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Stratégie agricole et alimentaire inter-territoriale

Le Pôle agroalimentaire de l'Isère entre chantiers et culture commune

Elu mi-janvier à la présidence du Pôle agroalimentaire isérois, Pascal Denolly dessine trois perspectives pour 2019 : qualité, rémunération, contractualisation.
Le Pôle agroalimentaire de l'Isère entre chantiers et culture commune

Le Pôle agroalimentaire de l'Isère a du pain sur la planche. Du pain estampillé Is(h)ere, bien sûr. Maintenant que la structure est sur les rails, que ses statuts sont votés, « on va entrer dans le dur », sourit Pascal Denolly, élu mi-janvier à la tête de l'association. « Il va falloir faire tourner la machine et montrer qu'on peut faire du business », ajoute le tout nouveau président qui vise 50 millions d'euros de chiffre d'affaires à l'horizon 2025.

L'enjeu de la qualité

La question de la qualité est l'une des priorités de Pascal Denolly. Encore faut-il s'entendre sur ce qu'on met derrière le mot de « qualité ». « Qui sommes-nous pour parler de la qualité des uns et des autres », s'est d'ailleurs interrogé l'un des représentants du Pôle, issu du collège des transformateurs. Un autre, au nom des consommateurs, a également mis en garde ses partenaires contre l'écueil de la « surqualité » : « Attention, les produits Is(h)ere doivent répondre aux attentes du plus grand nombre : si le standard de la marque est trop élevé, tout le monde ne pourra pas la payer. » Là-dessus, la position du président est claire : il s'agit que la marque soit associée à des critères élevés, de façon à « différencier les produits de belle qualité » de ceux qui n'ont comme atout que le fait d'être isérois.

Prise en compte des coûts de production

Pour ce qui est de garantir une juste rémunération - spécificité de cette marque territoriale -, le Pôle va désormais devoir esquisser les contours d'un contrat-cadre, liant les différentes parties. « Nous n'allons pas définir le niveau de chaque prix : ça n'aurait pas de sens, précise Pascal Denolly. En revanche, il est nécessaire de bâtir un système de contractualisation, prenant en compte les coûts de production de l'ensemble de la chaîne, du producteur au distributeur. Il faut que ce soit un contrat gagnant-gagnant pour tout le monde. »

Fédérer les acteurs

La feuille de route pour 2019 ne manque pas d'ambition. Reste à la mettre en œuvre. Le président Denolly estime que ce ne sera pas possible sans le partage d'une « culture commune » capable de fédérer les agriculteurs, les transformateurs et les distributeurs engagés dans le Pôle. Et quand on lui demande comment il compte la construire, l'élu répond : « En se coltinant les problèmes concrets, justement ! »

MB