Le saint-marcellin se met en ordre de marche

Parmi les trois organisations de producteurs* présentes en Isère, l'Union des producteurs laitiers du saint-marcellin (UPSLM) est une organisation transversale unique en France. Après l'obtention de l'IGP saint-marcellin fin 2013, l'OP a été reconnue par le ministère de l'Agriculture le 1er octobre 2014. Six laiteries sont concernées par cette OP : Lactalis (au titre de l'Etoile du Vercors), la fromagerie du Dauphiné, Valcrest (Eurial), Les fromagers de Sainte-Colombe, Vercors lait et la fromagerie Alpine. Elle regroupe 120 producteurs sur trois départements qui livrent 34 millions de litres de lait. « Cet agrément va nous permettre de pouvoir discuter avec les entreprises. Ces dernières veulent avoir affaire aux producteurs, avec une section dans chaque laiterie où siègent un à deux représentants. A ce jour, aucune PME de l'OP saint-marcellin n'a signé de contrat avec les producteurs. Les discussions sont en cours », explique Jean-Michel Bouchard, le nouveau président de l'OP.
Il décline les rôles de l'association : négociation des prix, modalité de paiement du lait en tenant compte de sa richesse et de sa qualité, maîtrise de la production et de l'équilibre territorial, suivi et services aux producteurs (froid, contrôle...), accompagnement au développement des projets, soutien aux JA, charte des bonnes pratiques que l'on retrouve dans tous les contrats de producteurs. « Les OP seront ce que nous voulons en faire, à partir du moment où les producteurs s'investissent dans les structures », insiste Jean-Michel Bouchard. « Monter ce dossier d'agrément a été très complexe, poursuit-il. D'autant que la constitution de l'OP s'inscrit dans un cadre d'après-quotas et qu'il n'est pas facile de nous projeter dans un nouveau mode de fonctionnement après 30 années de gestion interprofessionnelle encadrées par l'administration ».
André Bonnard, trésorier de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL) le reconnaît : « dans le secteur laitier, sur la question des OP, nous sommes encore des enfants. Il faut se nourrir des exemples des autres secteurs autour de nous. Il existe beaucoup de pistes mais aucune ne marche si les producteurs ne sont pas impliqués.» Et de citer cet exemple d'une OP allemande qui a confié le soin de la négociation avec les industriels... à un commercial.
Isabelle Doucet
Voir aussi sur le même thème :
La nouvelle ère de la production laitière
La plan statégique Sodiaal 2020
* APLSE (Association des producteurs Lactalis du Sud-Est : 213 producteurs et 52 millions de L de lait), OP Danone Sud-Est (521 producteurs et 93 millions de L de lait) et UPSLM.