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Elevage

Le syndicat charolais de l'Isère : génétiquement motivée

En pointe sur la génétique, le syndicat des éleveurs de charolais de l’Isère (Séci) multiplie les actions pour aider ses adhérents à améliorer leur cheptel. Et aimerait que sa motivation fasse des petits...
Le syndicat charolais de l'Isère :  génétiquement motivée

Motivés, motivés, motivés… A défaut d’être nombreux, les membres du syndicat des éleveurs de charolais de l’Isère (Séci) déploient une belle énergie. Ils ne sont que 25 (sur un potentiel de 300 exploitants répertoriés comme détenteurs de la race), mais ils s’activent. La raison d’un tel engagement ? Leur passion pour la race bien sûr, mais aussi la volonté d’améliorer sans cesse les performances du cheptel départemental, ce qui va généralement de pair. Pour ce faire, chaque année, le Séci multiplie les actions en faveur de l’amélioration de la race (aide génétique), ses opérations de communication, les échanges et les contacts, en Isère et ailleurs. L’assemblée générale qui s’est tenue à Eyzin-Pinet le 19 mars dernier a été l’occasion de le rappeler. Le président du syndicat, Raphaël Loveno, a notamment évoqué l’opération  “panneaux d’exploitation“ qui, après deux ans d’attente, vont enfin être installés à l’entrée des quelques fermes qui en ont fait la demande. Une dizaine en tout. C’est peu. « C’est dommage, regrette le responsable, car il s’agit de la promotion de nos élevages dans nos campagnes. Il est important d’afficher notre présence, parfois peu perceptible. »

Progresser techniquement

Tout comme l’action du Séci est peu audible… Comme toutes les organisations, professionnelles ou syndicales, le syndicat a en effet du mal à mobiliser. Son public cible renâcle à donner de son temps pour le « collectif », que l’on attribue cette désaffection pour l’action commune à la crise économique, à la montée des individualismes ou à toute autre évolution sociétale. Pourtant le syndicat des éleveurs charolais organise régulièrement des actions dont la finalité est de permettre aux exploitations de progresser techniquement, et donc d’améliorer un chiffre d’affaires souvent malmené.

Raphaël Loveno est ainsi revenu sur plusieurs initiatives engagées par le syndicat (aide génétique de 200 euros, aide à l’adhésion au contrôle de performances et, pour les nouveaux adhérents, aide à l’achat de dose d’IA). Il a également fait état du voyage annuel de l’an dernier dans le Puy-de-Dôme, qui a été l’occasion de découvrir le fonctionnement du GIE Charolais Leader 63, une association d’une cinquantaine d’éleveurs, tous passionnés de génétique, qui, depuis 25 ans, permet à chacun de ses membres d’accéder collectivement aux meilleures lignées de la race. Le GIE est aujourd’hui riche de 3 400 vaches inscrites et contrôlées, toutes parfaitement adaptées aux contraintes des exploitations de cette région de moyenne montagne, où se combinent systèmes fourragers à base d’herbe (pâturée ou récoltée) et conditions climatiques spécifiques (hivers rigoureux).

Flamingo

Fort intéressés, les éleveurs isérois aimeraient bien transposer ce type de structure chez eux. Est-ce envisageable ? Il est un peu tôt pour le dire. Ce qui est sûr, c’est que le bureau du syndicat, qui avait investi dans le taureau Flamingo, il y a trois ans, n’a pas souhaité cette année renouveler l’achat d’un reproducteur seul : « Le nombre d’éleveurs intéressés est insuffisant, a déclaré le président du Séci. Nous préférons attendre que Charolais Sud-Est organise cette action, avec un plus grand nombre d’éleveurs associant les autres syndicats. » L’appel a semble-t-il été entendu, puisque Claude Rey, lors de l’AG de la Fédération qui a suivi, l’a relayé.

Les performances de Flamingo devraient sans doute en faire réfléchir certains… Car « ses produits sont prometteurs », certains ayant même été primés au cours des deux dernières éditions de Beaucroissant. Plusieurs mâles ont été vendus en reproducteurs. Quant aux femelles, les premières ont été mises à la reproduction cet hiver. « Dans l’ensemble, ce sont de bons produits : des animaux racés, massifs, offrant de bonnes épaisseurs, un bon dessus de dos, mais qui manquent pour le moment un peu de taille », a diagnostiqué Raphaël Loveno. Cette année, une vingtaine de doses a également été vendue par Charolais Univers, notamment à l’exportation. Autant d’arguments qui incitent à renouveler l’opération. Mais avec qui ?

Marianne Boilève

 

Vidéo : l'AG du Séci a été suivie d'une visite de l'Earl Guinet, à Eyzin-Pinet.