Les agriculteurs-méthaniseurs sont indispensables à la transition énergétique
L’association des méthaniseurs de France (AAMF) s’est réunie jeudi 13 mars à Charly (Rhône), pour son assemblée générale annuelle. L’occasion de discuter des enjeux et perspectives de la méthanisation agricole en France.

Depuis 2010, l’AAMF soutient les agriculteurs français engagés dans la méthanisation agricole et œuvre à structurer la filière pour la rendre pérenne. « Aujourd’hui, l’association regroupe 560 membres, cogénérateurs et injecteurs, en individuel ou collectif », a rappelé Jean-François Delaitre, président de l’AAMF. Pour garantir un cadre structuré et durable aux agriculteurs-méthaniseurs français, l’association est organisée en différentes commissions : la défense de la méthanisation agricole, la valorisation du biogaz, la gestion durable de la biomasse, un pôle de communication et de maillage territorial et une commission d’accompagnement des agriculteurs de la filière, notamment pour leur sécurité et leur professionnalisation. L’objectif de l’AAMF, depuis 15 années, est de décarboner la France en valorisant les effluents d’élevage et grâce au développement des cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE). En visite en Auvergne-Rhône-Alpes, l’association a saisi l’occasion de faire un bilan des actions menées en région et du potentiel restant à exploiter. En 2022, les gisements de méthaniseurs agricoles provenaient majoritairement des effluents d’élevage (58 %), des CIVE (17 %), des biodéchets (19 %), des cultures principales (3 %) et des résidus de culture (2 %). La région doit continuer d’exploiter son potentiel de production de biogaz, notamment avec les biodéchets qui constituent un levier majeur pour le soutien de la mobilisation des effluents d’élevage.
« Le combat, c’est de sortir des énergies fossiles »
Après de nombreux rebondissements politiques et réglementaires et malgré les difficultés rencontrées par la filière (modèles économiques, acceptabilité), l’association continue de prouver que la méthanisation sert indubitablement la transition énergétique. Jean-Luc Fugit, député du Rhône et président du Conseil supérieur de l’énergie, est un fervent soutien de la méthanisation agricole. Il a ainsi rappelé le rôle fondamental de cette filière en France : « Nous avons besoin de gaz renouvelable, notamment dans le cadre politique de la Stratégie énergie climat. Vous produisez de l’alimentation, vous entretenez les paysages, vous contribuez à la transition énergétique. Nous avons besoin des agriculteurs, des éleveurs, des paysans ». Il a par ailleurs tenu à souligner l’importance de ne pas opposer nucléaire et énergies renouvelables, qui sont, selon lui, complémentaires, mais plutôt de se concentrer sur la sortie des énergies fossiles. Ce dernier a enfin noté son regret pour le manque d’engagement sociétal dans les énergies renouvelables, à l’heure où les acteurs de la méthanisation espèrent encore voir l’acceptabilité se renforcer.
Charlotte Bayon