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ÉLEVAGE

Les cours européens de viande bovine s’emballent

En Europe, la décapitalisation des cheptels de bovins entraîne une tension croissante sur le marché de la viande.

Les cours européens de viande bovine s’emballent
Le marché des broutards reste tendu.

En Union européenne (UE), la baisse du nombre d’animaux disponibles pousse les cours à la hausse. La vache de réforme « O », qui sert de référence, voit ses prix s’envoler, tandis qu’en Irlande, sa cotation a atteint un record de 6,88 €/kg de carcasse en semaine 15, soit une hausse de 74 centimes en un mois. En France, le prix a progressé de 33 centimes (5,47 €/kg), et aux Pays-Bas de 30 centimes (5,69 €/kg). Même en Pologne, malgré la baisse du zloty, la vache O gagne 30 centimes. Plusieurs facteurs expliquent cette flambée, notamment les prix élevés du lait qui dissuadent les producteurs de se séparer de leurs vaches. Et produire un veau laitier par an n’est plus la norme. La baisse structurelle de la production, liée à la décapitalisation passée, se conjugue à une consommation toujours dynamique. Depuis six mois, la fièvre catarrhale ovine accentue encore la chute des naissances. En Irlande, le cheptel laitier a diminué de 49 000 têtes, réduisant l’offre future. En Allemagne, le recul du troupeau entraîne une baisse attendue de la production, tandis qu’en France, les abattages poursuivent leur baisse : 278 000 tonnes équivalent carcasse au 1er semestre 2025, soit - 3,9 % sur un an. Le marché des broutards reste lui aussi tendu : les cours des charolais U de 450 kg ont légèrement reflué, mais restent supérieurs de 33 % à l’an passé. Les animaux plus légers et les femelles poursuivent leur hausse (+ 39 % pour un charolais U de 350 kg). La raréfaction de l’offre, liée à la chute des naissances à l’automne, alimente cette dynamique. Le marché des jeunes bovins bénéficie également de cette conjoncture : en France, le jeune bovin U atteint 6,38 €/kg de carcasse (+ 18 %). En Italie, la baisse du cheptel (- 7 % pour les mâles de 6 à 12 mois) renforce la tension sur l’offre.

Actuagri