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Relations humaines

Les femmes ont un regard plus posé que les hommes

Françoise Soulier, responsable agricole iséroise, considère que les femmes ayant plus de recul sur les évènements, elles s'expriment avec davantage de pertinence que les hommes.
Les femmes ont un regard plus posé que les hommes

Horticultrice, élue à la chambre d'agriculture et vice-présidente des JA de Tullins-Vinay, Françoise Soulier estime que les femmes ont une approche analytique et une souplesse de vue qui peut faire évoluer les rapports de force dans le milieu professionnel.

La loi sur l'égalité entre les femmes et les hommes engage les chambres d'agriculture à assurer une représentation équilibrée entre les hommes et les femmes. Qu'est-ce que cela va changer selon vous ?

La parité n'est peut-être qu'un prétexte au départ, mais elle va sûrement remettre en question pas mal de choses. Il me semble que les femmes ont un regard plus posé, moins tranché sur les questions. Tout n'est pas noir ou blanc... Au niveau syndical, souvent, on entend qu'il faut « monter au créneau ». Les femmes ont sans doute une approche plus analytique des problèmes, qui permet de prendre du recul avant de se lancer dans une action. Dans la pratique, les femmes peuvent également mieux prendre en compte la situation des agricultrices. Pourquoi ne pourrait-on pas imaginer, par exemple, que les groupements d'employeurs proposent une prestation garde d'enfants ?

Peut-on parler d'un « regard féminin » ?

Que l'on soit homme ou femme, nous avons le même regard sur les questions techniques. Mais quand il s'agit de relationnel, les femmes ont sans doute plus de facilités... quand elles osent prendre la parole. Parce que, quand on est femme dans une assemblée d'hommes, il ne s'agit pas d'ouvrir la bouche à la légère : il faut qu'on soit pertinente. Sinon...

Vous avez participé à la rencontre avec les agricultrices des Hauts-Bassins. Celles-ci demandent une aide pour se structurer. Qu'en est-il ?

Il faut d'abord aller voir sur place pour apprécier comment cela se passe vraiment. Il ne sert à rien d'appliquer des recettes toutes faites. C'est trop souvent ce qui est fait dans les pays en voie de développement. Il faut arriver à fonctionner avec les potentialités humaines et agro-environnementales du pays.

MB