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Syndicalisme

Les JA s'implantent en Chartreuse

Mus par la volonté de recréer du lien, les jeunes de Chartreuse ont créé un syndicat dans le canton. Premier chantier : l'organisation de l'AG des JA de l'Isère à la mi-mars.
Les JA s'implantent en Chartreuse

C'est l'envie de se retrouver qui a conduit les jeunes agriculteurs de Chartreuse à créer un nouveau syndicat dans le canton. L'idée a germé dans l'esprit de Jean-Max Lebaillif, un jeune de Miribel-les-Echelles, qui trouvait dommage que les liens et les occasions de rencontres ne se fassent « qu'à travers le boulot ». Du fait de son statut d'employé au Service de remplacement, le jeune homme tournait depuis un moment dans les cours de fermes. A chaque fois qu'il discutait avec les collègues, tous se disaient que « ce serait bien de refaire les JA », le canton de Chartreuse n'étant plus qu'un lointain souvenir. A l'automne 2018, Jean-Max Lebaillif expose son projet à la vice-présidente des JA Isère, Laura Budillon-Rabatel, qui l'encourage. Il n'en fallait guère plus pour que l'étincelle devienne flamme. « Ça faisait un moment que ça me tournait dans la tête, raconte le tout nouveau leader. J'en ai parlé à plusieurs personnes : tous y pensaient, mais personne n'osait franchir le pas. » Alors lui l'a fait.

Intégrer les jeunes dans le milieu

Le 14 décembre dernier, lors de l'assemblée générale constitutive, ils étaient 17 à répondre présents, garçons et filles confondus. « Je n'aurais pas cru, confie Jean-Max Lebaillif. Au départ, j'étais plutôt sceptique ; j'avais peur que ça ne marche pas. » Mais le projet de Jean-Max, qui a été récompensé de ses efforts par une présidence offerte sur un plateau, a soulevé beaucoup d'enthousiasme de la part des jeunes. « J'ai été conquis tout de suite parce qu'il n'y a rien qui rassemble les jeunes dans le canton, explique Quentin Feugier, éleveur à Saint-Laurent-du-Pont. En tant qu'agriculteurs, on n'a pas besoin des JA pour se rencontrer puisqu'on se connaît dans le cadre professionnel. Mais les JA, ça permet de se retrouver en dehors. C'est aussi l'occasion de donner la parole à tout le monde et d'intégrer les jeunes dans le milieu. »

Les JA de Chartreuse veulent en effet « recréer du lien ». Ils expriment le besoin de « faire et d'être ensemble », un besoin qui tient plus de la dynamique de groupe que de la revendication syndicale, prévient Quentin Feugier, élu à la vice-présidence. Et Jean-Max Lebaillif d'ajouter : « Nous voulons défendre les causes, être présents s'il y a un problème dans une exploitation ou si quelqu'un a besoin d'un coup de main. Pour nous, c'est aussi le moyen de défendre la Chartreuse. »

Baptême du feu 

Le tout nouveau syndicat n'a pas encore de programme bien défini, mais déjà un gros chantier en perspective : l'organisation de l'AG des JA de l'Isère à la mi-mars. « C'est le baptême du feu, sourit le président. Pour les repas, par exemple, nous avons tous un avis différent. Mais nous allons y arriver. C'est bon entraînement ! » Plus sérieusement, les adhérents ont déjà esquissé les contours d'une dynamique susceptible d'intéresser le plus grand nombre. Ils veulent organiser des sorties, des visites pour « aller voir ailleurs comment ça se passe, s'inspirer des bonnes idées », bref associer la technique et le plaisir. Un projet de visite au Gaec Alpin, une exploitation savoyarde qui tourne (fort bien) avec élevage de vaches 100% race tarentaise, transformation et valorisation en vente directe, est d'ailleurs dans les tuyaux. « En Chartreuse, on travaille d'une certaine manière, constate Jean-Max Lebaillif, qui compte à terme s'installer en lait. Mais pourquoi ne pas aller voir ailleurs les autres manières de faire ? » De toute façon, l'agriculture en Chartreuse, lui, il y croit. Les JA aussi. « Quand il y a une dynamique qui s'enclenche, les autres suivent. Il suffit de pousser un peu. »

MB