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Les maraîchers veulent transformer les contraintes en atouts

Les producteurs de légumes fêtaient les 70 ans de leur structure lors d’un congrès organisé le 16 novembre en Guadeloupe. Des normes en tous genres et du coût de la main-d'œuvre, « nous devons en faire notre force et communiquer auprès du consommateur », lançait le président Jacques Rouchaussé, « c’est ainsi que nous regagnons de la valeur pour nos productions ».
Les maraîchers veulent transformer les contraintes en atouts

Dans les produits frais, et dans les fruits et légumes en particulier, personne dans la filière ne gagne de l'argent... Tel est l'enseignement que nous pouvons tirer de l'observatoire des prix et des marges », lance le président Jacques Rouchaussé devant les 150 professionnels réunis pour un congrès anniversaire en Guadeloupe. « Et cela car les prix de vente au consommateur sont trop bas. Les distributeurs, grands ou petits, ont décidé de se battre entre eux, et sur le dos des producteurs, afin d'attirer les consommateurs qui dans d'autres rayons feront la marge des distributeurs. Cette attitude a dégradé l'image de nos produits. » Depuis la mise en place de l'embargo russe, « nous prônons le patriotisme alimentaire », et les comportements d'achats évoluent. « Le prix n'est plus forcément le premier critère d'achat », confirme Dominique Marmier, président de Familles rurales. Si les relations commerciales s'améliorent, la vigilance face aux pratiques des enseignes perdure. « Nous avions obtenu l'interdiction des rabais, remises et ristournes. C'était sans compter sur l'inventivité de certains, avec des ponctions rebaptisées contrat de coopération commerciale, contrats de prestations annexes... Nous nous réjouissons que l'État commence enfin à poursuivre des distributeurs », poursuit le président, faisant référence au récent cas de Carrefour.

 

Argument santé

 

« Il faut faire de nos contraintes une force, communiquer sur nos produits, nos pratiques et la modernisation de nos entreprises, pour demain reprendre des parts de marché ». Un des axes de communication visés par les maraîchers : les atouts santé ; sauf que « la réglementation européenne interdit de communiquer sur ce point », s'insurge Bruno Dupont, président d'Interfel. « La LMA avait introduit la possibilité de communiquer sur nos savoir-faire, un décret du ministère vient de rendre caduque cette disposition ». En face, les attaques médiatiques sur les produits phytosanitaires se sont multipliées, mais « on confond présence et risque », souligne Saïda Barnat, directrice scientifique de l'Aprifel. Dans le cadre d'une étude de l'Inserm faite en 2013, « 98 % des analyses étaient au-dessous des LMR », illustre Christophe Aubert, ingénieur CTIFL. « Cela s'est traduit dans la presse par 98 % ont des pesticides... Et en plus 50 % des échantillons affichaient 0. Et vu la précision des outils d'analyse, quand on dit qu'il n'y a pas de trace, c'est qu'il n'y a vraiment rien. »

 

« Nous ne rentrons pas dans les critères de pénibilité »


« Certes, le travail est pénible, mais la définition de la pénibilité selon le gouvernement et son administration est aussi farfelue qu'incompréhensible pour le commun des employeurs », explique Jacques Rouchaussé. Légumes de France a organisé plusieurs visites d'entreprises « et la conclusion est claire : si nous appliquons à la lettre les textes législatifs et réglementaires, le travail dans nos entreprises n'entre pas dans le champ de la pénibilité et je peux vous le démontrer par A + B ».