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Les montbéliardes du Trièves dans les Terres froides

La famille Dussert élève 75 montbéliardes dans le Trièves. Comme à son habitude, elle emmènera des bêtes au concours départemental. L'occasion de mettre en avant la production laitière du Trièves.
Les montbéliardes du Trièves dans les Terres froides

Il porte bien son nom le Gaec de Bellevue. Situé à Mens, en plein cœur du Trièves, la vue sur les montagnes environnantes est superbe. Et on ne s'y trompe pas. Les Dussert éprouvent une réelle fierté à vivre dans un cadre aussi beau. Mais leur attachement est plus profond. Ils sont aussi heureux de travailler dans ce territoire de montagne et de contribuer à le faire vivre. Et, si le concours départemental est une vitrine de l'élevage isérois, il représente aussi une opportunité pour montrer au grand public qu'il se fait toujours du lait en montagne, et notamment dans le Trièves. 

Un coup d'œil montbéliard

Au sein du Gaec de Bellevue, ils sont quatre à travailler. Marie-Christine et Daniel Dussert, les parents, et Fabrice et Roland, les deux fils, âgés de 33 et 32 ans, respectivement installés en 2003 et 2005. En plus d'un atelier de 350 brebis de race Préalpes du Sud, de l'exploitation de 232 hectares de surface (70 hectares de luzerne, 37 hectares de blé, 30 hectares d'orge, 25 hectares de maïs-ensilage et 70 hectares de prairies), ils élèvent 75 vaches laitières. « Et ce ne sont que des montbéliardes », s'exclame Marie-Christine Dussert. Pourquoi ? « Parce qu'ici, toutes les générations se sont attachées à faire de la génétique montbéliarde. Je pense que nous avons un coup d'œil montbéliard, que nous transmettons à nos enfants. Et puis, d'un point de vue esthétique, c'est une vache qui nous plaît beaucoup. Elle est un peu ronde et elle a, aujourd'hui, de belles mammelles », explique l'éleveuse. « C'est aussi une vache complète, qui produit du lait et qui dispose d'une bonne valeur bouchère », ajoute Daniel Dussert. « Nous arrivons à faire 9 000 litres de lait par vache. Nous ne cherchons pas à aller plus haut. Pour un élevage de montagne, c'est déjà bien », se satisfait également Roland Dussert.

 

Si besoin pour une

Des prix

Pour le Gaec de Bellevue, les 700 000 litres de droits à produire livrés à Sodiaal représentent la partie la plus importante du chiffre d'affaires de l'exploitation. Et même si, dans le secteur, beaucoup disent que d'ici dix ans, il n'y aura plus de production laitière, les Dussert sont loin de partager cet avis. Selon Marie-Christine Dussert, « plusieurs jeunes de l'âge de Fabrice et Roland se sont installés récemment, au sein de belles exploitations qui produisent plus de 700 000 litres de lait. Ce sont des structures pérennes ». Et Roland Dussert d'ajouter que « tant qu'il se fera du lait, les laiteries viendront ». Celà, si la crise ne dure pas trop longtemps. « Sur une campagne, nous pouvons l'accuser, car l'exploitation est en ryhtme de croisière. Nous avons effectué la mise aux normes de notre bâtiment en 2003. Mais il ne faudrait pas que la situation se prolonge », précise Daniel Dussert. Et la famille de dénoncer le plan d'aides qui ne correspond pas aux attentes des agriculteurs. « Nous, ce que nous voulons, ce sont des prix », demande Marie-Christine Dussert.

Toujours présents

L'ambiance est donc morose, et, de ce fait, peu propice à la fête, intrinsèquement liée au concours départemental. Pour autant, les associés du Gaec de Bellevue joueront le jeu. Parce que ce concours, ce sont les éleveurs qui le préparent. Parce que c'est tellement difficile d'organiser une manifestation de ce type et de la pérenniser. Et parce que, depuis qu'il a été remis en route à Longechenal, ils ont toujours été présents. « Et puis, le concours offre une occasion de rétablir le dialogue avec le grand public, de répondre aux questions qu'il se pose et de resituer les choses dans leur contexte », affirme Marie-Christine Dussert.

Isabelle Brenguier