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Découverte

Les multiples casquettes du métier d'éleveur.

Pour la première fois, la chèvrerie du Rafour, à Saint-Agnin-sur-Bion, accueillera pendant deux jours l'opération Prenez la clé des champs, les 6 et 7 mai prochains.
Les multiples casquettes du métier d'éleveur.

La ferme est en pisé, la maison en galets. Juste au-dessus de la grange, le troupeau de 56 chèvres de race alpine pâture tranquillement.

Nelly et Michael Morel ont acheté leurs premières chèvres il y a sept ans et créé leur exploitation, la chèvrerie du Rafour, de toute pièce, à Saint-Agnin-sur-Bion.

 

 

« C'est un projet de reconversion professionnelle, explique l'éleveuse. J'étais assistante de direction et mon mari, conducteur d'engins. »

Les bâtiments ont été entièrement rénovés pour accueillir la stabulation, le laboratoire de transformation et le local de vente à la ferme.

Les deux époux, en Gaec depuis 2013, se partagent les tâches. Michael se charge du troupeau, de la traite et des cultures tandis que Nelly assure la transformation, la vente et l'administratif.

« Tout de suite, nous nous sommes lancés dans la vente directe, le démarchage auprès de revendeurs et deux marchés hebdomadaires », précise la jeune femme.

Un troupeau homogène

Avec une SAU de 36 ha dont une dizaine de prairie permanente autour de la ferme pour faire pâturer les bêtes, l'exploitation est entièrement autonome.

 

 

« Nous produisons le foin, la luzerne, le maïs et le méteil qui est composé d'un mélange de triticale, de pois, de vesce, d'avoine et de féverole, précise Nelly Morel. Le méteil, c'est super pour la qualité du lait », ajoute-t-elle.

Dès leur installation, les deux exploitants ont effectué des choix opportuns comme celui de rester au contrôle laitier.

Les chèvres produisent en moyenne 1 273 kg de lait par an, ce qui représente une belle performance.

 

 

« Depuis le début, nous sélectionnons et gardons les meilleures chèvres, de sorte qu'au bout de six ans, nous avons un troupeau homogène et productif, poursuit l'éleveuse. Nous préférons avoir un petit troupeau bien nourri et qui produit bien. »

En montant à 70 têtes, les exploitants ont en effet testé les limites du troupeau, préférant revenir à une taille plus modeste.

Les meilleures chèvres sont en insémination artificielle (15 à 20 bêtes), le reste du troupeau est mis à la lutte début août avec les deux boucs titulaires.

Les naissances débutent en janvier pour les mères inséminées et se poursuivent jusqu'en février.

 

 

Sur la centaines de cabris qui naissent chaque année, les meilleures femelles sont gardées ou vendues à d'autres élevages pour la reproduction et les mâles engraissés pour la viande.

Les chèvres sont taries fin novembre et durant tout le mois de décembre. « Maintenant, nos clients savent que nous cessons de vendre du fromage en décembre. Ils ont compris et cela les rassure que le cycle naturel de la chèvre soit respecté. »

Des fromages de chèvre

L'exploitation produit 70 000 litres de lait par an, qui est entièrement transformé : fromages lactiques, pâtes molles type camembert, tommes de chèvre pressées « et tous les différents affinages : frais, demi frais, crémeux, demi sec etc., ajoute l'exploitante. C'est une gamme variée, afin de montrer qu'il n'y a pas qu'un seul fromage de chèvre. L'affinage change beaucoup de choses ».

 

 

Elle insiste sur la variété du métier d'éleveur. « En agriculture, on a plusieurs casquettes : céréalier, trayeur, sage-femme, affineur, vendeur, secrétaire, fromager : il y a tout un travail de tous les jours derrière le comptoir de la vente directe ».

Nelly Morel et son époux Michael apprécient cette vie à la tête d'une d'exploitation agricole. Les journées et les semaines sont chargées, « mais on travaille pour soi, on peut amener les enfants à l'école », reconnaît l'éleveuse qui fait valoir son cadre de vie.

 

 

Leur seul souhait aujourd'hui serait de trouver une solution au manque de place pour gagner en temps et en confort de travail.

Isabelle Doucet
La clé des champs

« Une date que les gens retiennent »

Les 6 et 7 mai 2017, le chèvrerie du Rafour fera partie des 107 exploitations iséroises, savoyardes et haut-savoyardes qui participeront à l'opération Prenez la clé des champs.
Ces deux jours seront dédiés aux visites de 69 exploitations – dont 35 en Isère - aux rencontres et aux échanges avec les fermiers, qui proposeront des activités ludiques et des dégustations de leurs produits.
C'est la première fois que la chèvrerie du Rafour, à Saint-Agnin-sur-Bion, participe à ces deux jours. « Nous avions pour habitude de faire une opération portes ouvertes en juillet », explique Nelly Morel.
Mais l'exploitation a rejoint un petit groupe d'habitués qui organise à tour de rôle La clé des champs.
 
La chèvrerie du Rafour accueillera trois autres exploitations pour l'opération Prenez la clé des champs.
 
Elle accueillera donc la ferme de Gorge (cosmétique à base de lait de jument), la ferme des Amaryllis (viande bovine charolaise) et le domaine Loup des vignes (vin IGP des Balmes dauphinoises).
« Pendant deux jours, nous tiendrons une buvette et proposerons des crêpes salées et sucrées élaborées avec du lait de chèvre et les œufs de la ferme », explique Nelly Morel.
Elle organisera aussi une visite de la chèvrerie, la projection d'une vidéo présentant les différentes étapes du métier etc.
« La Clé des champs, c'est une date que les gens retiennent. La clientèle vient de loin pour participer. L'objectif est de proposer des circuits pour que les gens visitent deux exploitations dans la journée », indique l'éleveuse.
Pour cette 21e édition, sept circuits sont ainsi organisés en Isère : Sud-Grenoblois-Trièves, Vercors, Sud-Grésivaudan, Voironnais-Chartreuse, Chambaran, Nord-Isère et Belledonne-Grésivaudan. Les fermes accueillent les visiteurs de 10h à 19h. Pour la restauration, la réservation est recommandée.