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Expo

Les photos, témoins de territoire

"Terre de sens", le comice agricole organisé par les JA à la Bâtie-Divisin les 16 et 17 août, présentera deux expositions de photos anciennes, qui témoignent de l'évolution de l'agriculture tout autant que des paysages.
Les photos, témoins de territoire

Les photos anciennes ont ceci de troublant qu'elles saisissent un éclair de vie, aussi fugace qu'instructif. Sages ou narquois, fiers ou résignés, les regards et les visages en disent long sur une époque, une position sociale, un rapport au monde. Les paysages ne sont pas en reste qui racontent à leur manière des savoir-faire devenus pittoresques. Exposées à l'occasion de « Terre de sens », le comice agricole organisé par les JA à la Bâtie-Divisin les 16 et 17 août, les photographies patiemment collectées par l'Association communale de La Bâtie-Divisin et l'association "Histoire et patrimoine du Pays voironnais" évoquent toutes ce monde disparu, riche d'enseignements et de complexités.

Souvenirs de familles

Josiane Gaillard a pioché dans les albums de famille pour le compte de l'association communale. On y retrouve des photos évoquant les labours avec les bœufs ou les chevaux, les grands paillers, les souvenirs personnels... Ce regard intime est complété par le travail plus large de l'association "Histoire et patrimoine" qui étend sa collecte à tout le Pays voironnais. Sur les 55 panneaux de l'exposition dans sa version complète, cinq seront présentés au comice agricole de La Bâtie-Divisin : trois sont consacrés à l'agriculture et aux vieux métiers, deux autres aux communes de La Bâtie-Divisin et Saint-Geoire-en-Valdaine.

Territoire simplifié

Membre d'"Histoire et patrimoine", Corinne Bourrillon recherche et numérise les images anciennes depuis des années. Lorsque des particuliers, agriculteurs ou fils d'agriculteurs, lui montrent leurs petits trésors photographiques, elle leur fait toucher du doigt la valeur patrimoniale de leurs clichés : « Ce n'est pas seulement le tonton avec ses bœufs qui est intéressant : c'est aussi tout le paysage qui est derrière et qui n'existe plus. » Ces photos montrent des gens allant au jardin, au champ, au bal, des "double actifs" comme on dit de nos jours, qui connaissaient leur territoire dans ses moindres détails. A force d'étudier les photos et les cartes topo pour les localiser, Corinne a fini par regarder le territoire différemment. « Aujourd'hui, je m'aperçois que les toponymes disparaissent, se désole-t-elle. Les gens ne connaissent plus les lieux-dits. Le territoire se simplifie. » Dans les faits comme dans les têtes, car les gens ont désormais « des pneus à la place des pieds », disait joliment un ancien. Ces photos leur donneront-elles l'envie de troquer, le temps d'une balade, leur auto contre une paire de croquenots ?

MB