Les politiques publiques nationales ont limité les inégalités d'accès à la terre

Les politiques publiques ont limité la tendance naturelle à l'augmentation des inégalités en matière de foncier entre « petites » et « grandes » exploitations ; le rôle des Safer ayant été primordial, selon une étude de l'Inra de Rennes présentée le 1er décembre par Laurent Piet, à l'occasion d'un colloque sur « l'agriculture et le capital » organisé par l'APCA. Selon le chercheur, 20% des exploitations françaises cultivaient 60% de la SAU en 1990 ; elles en cultivaient 63% en 2010. Une hausse des inégalités inférieure à la moyenne européenne. Les dispositifs de la PAC ont également eu un impact, mais à moindre échelle. Robert Levesque (FNSafer) a alerté l'assemblée sur le pouvoir déclinant des Safer. Avec l'évolution des pratiques (location et investissements extérieurs) le marché des terres libres – seul contrôlé par les Safer – tend à diminuer, a t-il expliqué. Le président de l'APCA Guy Vasseur, a rappelé que dans le contexte de modification des structures des exploitations agricoles, il est essentiel, « pour qu'il soit autonome et qu'il investisse », que l'agriculteur possède une partie de ses capitaux. Dans ce but, un levier fiscal « incitatif » serait tout indiqué.