Les propriétaires jouent un rôle essentiel
« Nous souhaitons que les propriétaires se réintéressent à leurs biens et qu'ils se sentent partie prenante de l'activité agricole », annonce Jean-Pierre Michallat, le président de l'association des agriculteurs du Voironnais.
C'est la raison pour laquelle, il invite les propriétaires fonciers à participer à une rencontre, le 13 décembre à Vourey.
La chambre d'agriculture renouvelle une opération qu'elle avait initiée l'hiver dernier à Saint-Nicolas-du-Macherin pour sensibiliser les propriétaires, notamment lors des transmissions ou des cessations d'activités.
« Ce sont des moments où les propriétaires on un rôle essentiel, rappelle l'agriculteur qui siège au tribunal des baux ruraux. Il y a des contrats à mettre en place, qu'il s'agisse du statut du fermage ou d'un autre ».
« Cela se fera aussi avec les jeunes générations »
Ces rencontres permettent « de libérer le dialogue et de replacer les choses », insiste-t-il. Un juriste et une conseillère transmission de la chambre d'agriculture participeront à la réunion pour écouter les attentes des propriétaires fonciers et répondre à leurs interrogations.
« L'agriculture se construit ensemble. Il n'y a pas les propriétaires d'un côté et les agriculteurs de l'autre », reprend-il.
Dans le droit de la propriété, le propriétaire foncier a toute latitude quant à l'affectation de son bien. « Mais cela se fera aussi avec les jeunes générations, en tenant compte des mutations agricoles. Il faut leur laisser leur chance. »
Pour l'exploitant, il importe que le cédant « fasse le médiateur », même si les atouts restent entre les mains des propriétaires. Il se veut rassurant « on arrive à faire entendre raison ».
Eviter la friche
Dans le Pays voironnais comme dans bien des secteurs en Isère, la recherche de foncier pour les jeunes désireux de s'installer est problématique. C'est la raison pour laquelle le président de l'association des agriculteurs parle de partage.
Des terres qui se libèrent, c'est une opportunité pour chacun. Jeunes ou moins jeunes qui souhaitent agrandir leur exploitation pour en assurer la rentabilité, projet d'installation : Jean-Pierre Michallat, parle avant tout « de prise de conscience que tout le monde peut vivre ». Ce qu'il faut éviter, c'est la friche.
Il reconnaît que la question des baux ruraux peut faire hésiter quelques propriétaires « car ils ont l'impression de ne plus disposer de leur bien, mais par ailleurs, que peuvent-ils en faire ? ».
Autre frein, un bail rapporte peu, « mais cela équivaut à un petit placement », argumente l'agriculteur.
Quant à la spéculation foncière, elle est devenue moins forte dans le Pays voironnais depuis que les Scot et PLU ont fixé les espaces agricoles.
« Tout est possible entre gens bienveillants »
« Le foncier est notre terre à tous. Il convient d'avoir une approche globale », insiste Jean-Pierre Michallat.
Habitué à cotoyer les propriétaires fonciers dans le cadre du syndicat de la propriété, il sait que ce sont des personnes à l'écoute.
Quant à l'affectation de leur bien, baux ruraux, baux précaires, baux verbaux, association foncière etc., « tout est ouvert, tout est possible entre gens bienveillants ».
Pour autant, il insiste sur les règles, « auxquelles sont soumis les agriculteurs et les propriétaires s'il y a contractualisation », lesquelles seront rappellées dans le cadre de la réunion du 13 décembre.
