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Sanitaire

Les regroupements facilitent la transmission de la besnoitiose

La détection de la besnoitiose est devenue facile et fiable. Une bonne raison pour s'en débarrasser.
Les regroupements facilitent la transmission de la besnoitiose

Les regroupements d'animaux, sous toutes leurs formes, posent de vrais risques sanitaires. Les responsables des groupements d'alpage y sont donc pour la plupart très attentifs. Loïc Duchêne, président de l'alpage des Allières à Lans-en-Vercors, édicte la règle : « nous recourrons au kit alpage avec la détection de la besnoitiose avant la montée et faisons un contrôle BVD à la montée et à la descente. » Bruno Caraguel, directeur de la Fédération des alpages de l'Isère (FAI) approuve cette procédure : « l'interaction avec la faune sauvage est importante et les risques d'échanges de maladie sont élevées. Les éleveurs doivent avoir la plus grande vigilance. Cela fait un coût supplémentaire, mais les groupements d'alpage doit avoir un vétérinaire sanitaire afin de travailler les protocoles de soin et les liens avec les enjeux environnementaux des zones où se trouvent les bêtes (parcs ou réserves naturelles notamment) » Mais une politique commune entre les différents départements est souhaitable ce que souligne Joseph Nier, ancien président du groupement d'alpage du Sénépy. Il semblerait que le département de la Drôme s'engage dans une aide équivalente au GDS drômois en faveur des éleveurs à celle que pratique le conseil départemental isérois. « Cela va faciliter les choses », considèrent les responsables d'alpage concernés. Ils sont en attente de la même décision du côté des Hautes-Alpes.

Prise de conscience

Car ce qui focalise l'attention est bien la besnoitiose. « C'est une maladie, insidieuse rappelle Denis Rebreyend, président de la FAI, les bêtes porteuses saines sont très fréquentes ». Laura Cauquil, vétérinaire du GDS Isère, rappelle que « plus on la détecte tôt, plus il est facile de s'en débarrasser. C'est une maladie vectorielle, transmise par les taons, essentiellement dans les regroupements, soient les comices, soient les alpages. L'Isère est donc très exposé. Les outils de diagnostics sont devenus fiables et sensibles. Il faut désormais une prise de conscience collective. » Cela commence. « Alors qu'en 2017, 1200 prises de sang avaient été effectuées dans le cadre du kit alpage, cette année, 1 900 ont été faites », souligne Aurore Tosti, technicienne au GDS. Une analyse sur tous les élevages laitiers sera mise en place en septembre prochain pour connaître l'état des lieux. Mais les gestionnaires d'alpage et les bergers s'inquiètent du statut des troupeaux. « Il va être difficile de séparer les alpages en deux, avancent plusieurs d'entre eux. Les possibilités de déplacements ne sont pas toujours simples, ni l'accès à l'eau. Et que dire si l'on est d'un côté ou de l'autre de la barrière ? » Mais Laura Cauquil rappelle l'objectif : il n'est pas de créer une ségrégation, mais d'assainir les troupeaux et donc les alpages. Tout le monde devrait mieux s'en porter.

JME