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Prédation

Loup : qui es-tu ?

Une étude effectuée par un laboratoire indépendant remet en cause l'origine génétique des loups implantés sur 42 départements français.
Loup : qui es-tu ?

Début août dernier, les premiers résultats avaient transpiré laissant planer un gros doute sur l'origine génétique des auteurs des attaques opérées cette année sur les troupeaux français.

Ce mercredi 22 novembre, à Grenoble, le laboratoire indépendant Forgen, basé à Hambourg (Allemagne) a rendu des conclusions de nature à remettre en question toutes les connaissances sur le loup véhiculées depuis sa réintroduction dans le Mercantour en 1992.

« Nous n'imaginions pas arriver à ces résultats », confie Yann Souriau, maire de Chichilianne, impliqué dans le collectif d'éleveurs, de bergers, d'élus et de citoyens désireux de « reprendre la main sur la question du loup », à la veille de la négociation du futur plan loup.

100% hybrides

Sur 127 prélèvement réalisés ces six derniers mois en France, le laboratoire Forgen a pu effectuer 20 analyses génétiques complètes. « Sur ces 20 analyses complètes, on trouve 20 hybrides », déclare Yann Souriau. « Statistiquement, cela voudrait dire qu'il n'y a que des hybrides », ajoute-t-il.
Les résultats soulèvent une infinité de questions. A commencer par celle du nombre de loups en France : quelques centaines ou quelques milliers ?

Là où les services de l'Etat identifient un loup (prélèvement réalisés sur les loups tués, crottes, poils, urines), le collectif rassemble une dizaine de traces différentes (prélèvements effectués sur les animaux prédatés).

 

les résultats dans les Alpes.

Des loups russes

Encore plus troublante est l'information délivrée sur l'origine des loups : les analyses indiquent des gênes russes ou lituaniens. Pas une seule bête est d'origine italienne comme il était communément admis depuis la réintroduction du loup en France.

« Il y a un travail à faire pour clarifier la situation », assure Yann Souriau.
Le collectif réclame un rapprochement entre les laboratoires de l'ONCFS et Forgen afin de recouper les données.

Il demande la transparence sur tous les prélèvements effectués en France depuis 25 ans.

 

Quelle est l'origine des loups présents en France ?

 

Il souhaite aussi faire des prélèvements génétiques dans les parcs animaliers pour éloigner toute confusion avec les animaux hybrides retrouvés dans la nature et dont l'évolution du comportement représente non seulement un péril pour l'élevage, mais une dangerosité pour l'homme.

L'enjeu majeur demeure que le loup hybride n'est pas protégé par la Convention de Berne, ce qui faciliterait son élimination.
Fort de ces résultats, le collectif espère peser sur la prochaine négociation du plan loup qui se déroulera le 12 décembre prochain.

Isabelle Doucet