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Session consulaire

Marque d'espoir

Pôle agro-alimentaire et forêt ont constitué le menu de la dernière session de la chambre d'agriculture de l'Isère à Grenoble.
Marque d'espoir

L'aube d'une révolution agro-alimentaire. Les mots sont peut-être un peu pompeux, mais c'est le sentiment qu'ont pu avoir les participants à la dernière session de la chambre d'agriculture à Grenoble le 26 juin. Car « le constat est partagé par les différentes chambres consulaires, avance Pascal Denolly, vice-président de la chambre. Les crises agricoles ne se résolvent pas seulement par des combats syndicaux. Nous devons agir sur le déséquilibre de la répartition des marges autrement ». Et cet autrement est en train de prendre forme avec le lancement de la marque dédiée aux produits agro-alimentaire d'origine iséroise Is(h)ere. « La présence des représentants de la CCI et de la chambre des métiers témoigne que quelque chose est enclenché », se réjouit Pascal Denolly, tout en précisant qu'il « va falloir mettre les ego de côté pour arriver à faire gagner des parts de marchés aux productions agricoles du département ». Jean-Claude Darlet, président de la chambre d'agriculture se satisfait lui aussi de « cette collaboration interconsulaire dans un projet initié par le Département la Métropole, le Pays voironnais, rejoints par d'autres intercommunalités notamment le Pays viennois ».

Dynamique enclenchée

Et les deux hommes de redonner les fondamentaux de la démarche : l'origine des produits, l'équité avec une juste rémunération des producteurs et la qualité en s'appuyant sur les cahiers des charges existant. Pascal Denolly précise cependant qu'à ce premier trépied, s'en rajoute un autre, celui de la collaboration étroite des trois familles, producteurs, transformateurs et commerçants. « Ce double trépied doit fonctionner sinon la démarche ne décollera pas, mais grâce au comité d'agrément déjà en place, il y a une première matérialisation. Nous arrivons à nous parler à nous comprendre et avons vu une dynamqiue enclenchée. » Patrick Mérigaud, représentant de la chambre de commerce reconnaît que « la difficulté de se parler est dépassée par l'alignement des planètes des collectivités locales et de l'ensemble des organismes consulaires... Il y a quelquefois un langage franc et direct, mais ce pari ne doit pas être loupé ». La bonne entente est confirmée par Jean-Pierre Barbier, président du conseil départemental qui constate « la fédération de l'ensemble des collectivités autour de ce projet », mais il précise aussitôt que si « le coup de pouce des financements publics est nécessaire pour l'accompagnement et le lancement, la marque devra vivre d'elle-même à un moment donné et donc s'autofinancer ». Le comité d'agrément a agréé 20 bénéficiaires et 119 références, tandis que l'association interconsulaire de gestion de la marque verra le jour formellement d'ici l'automne.

Bois et territoire

Le dossier forestier a pris un peu de place dans le discours de J.C. Darlet, le programme régional de « valorisation bois et territoire » ayant été validé au niveau national. Le réseau des chambres d'agriculture va donc s'occuper du développement forestier pour au moins les sept prochaines années. Le représentant consulaire s'est montré conciliant et rassembleur vis-à-vis du centre régional de la propriété forestière (CRPF). « Les tergiversations régionales entre nos deux organismes sont maintenant terminées et nous avons la ferme volonté de travailler en partenariat et en parfaite complémentarité avec le CRPF » affirme-t-il. Une rencontre entre les élus et les équipes des deux structures est prévue prochainement pour préciser les modalités d'intervention. Il semblerait toutefois que la mobilisation du bois, les actions de desserte et le développement économique de la forêt puisse être un chantier suffisamment vaste pour faire vivre tout le monde.
Jean-Claude Darlet a souhaité attirer l'attention du préfet sur les défrichements consécutifs à la déprise agricole. Quelques secteurs connaissent une obstruction de l'administration qui s'oppose à la reconquête de parcelles de taillis. Le préfet Lionel Beffre, toujours très à l'écoute de la profession agricole, a assuré qu'il veillerait à ce que « dans le cadre des contraintes réglementaires, les services fassent preuve de discernement dans l'appréciation des cas spécifiques ».

Fauche trop tardive

La présentation de la lutte contre l'ambroisie menée dans l'ensemble du département par les collectivités et par la profession a fait apparaître la présence de quelques difficultés dans des zones intermédiaires, soit des friches soit les liaisons entre les routes et les champs. Jérôme Crozat, président de la FDSEA de l'Isère a d'ailleurs pointé du doigt que dans certains secteurs, la fauche tardive pratiquée par les services départementaux, si elle avait un intérêt environnemental, pouvait favoriser la pousse de chardons et de ronces, au risque d'une prolifération dans les champs adjacents. Jean-Pierre Barbier a fait état d'un « héritage en matière de pratiques et d'économie pour les budgets publics, le travail d'entretien concernant 4 600 kilomètres de voieries ». Il a surtout invité les agriculteurs à se rapprocher des services concernés, les uns et les autres se rejoignant au final dans les objectifs d'entretien.

 

Jean-Marc Emprin

Transfert / La Maison des agriculteurs prendra place à Moirans dans trois ans.

Ira, ira pas ?
Le transfert de la Maison des agriculteurs à Moirans a été formellement adopté pendant la session de la chambre d'agriculture. Deux possibilités d'emplacement existaient : l'une très près de la gare, pour un terrain de 3 000 m2 à 350 000 euros, l'autre à 700 mètres de là, sur l'emplacement de l'ancienne légumerie, sur un terrain de 5 000 mais au prix de 50 000 euros. Cette solution a été adoptée sur des critères de prix, mais aussi de possibilités plus larges d'aménagement. Les services de la chambre départementale devraient y prendre place à l'horizon 2021, accompagnés d'autres organisations professionnelles. Le GDS s'est montré ouvert à un transfert de Rives à Moirans, « par esprit de bonne volonté et d'ouverture » selon Jean-Yves Bouchier, son président, même si la décision n'est toujours pas prise. Celui-ci reconnaît que « regrouper les organisations professionnelles sous un même toit est une force, mais cela dépendra de nos moyens financiers le moment venu ». Jean-Claude Darlet le président de la chambre d'agriculture, a précisé que ce transfert du siège grenoblois est motivé par un souci d'économie de charges de structure et que la dimension s'approchera davantage d'une antenne départementale plus que d'un bâtiment imposant.
Un représentant des salariés a évoqué la régionalisation des chambres consulaires. Mais Jérôme Crozat, président de la FDSEA, a fait part d'une position régionale indiquant qu'une inter-départementalisation des services est possible, pas une régionalisation absolue, le territoire concerné étant beaucoup trop vaste. « On ne peut comparer le fonctionnement de la région Bretagne à quatre départements et celui d'Aura à douze départements ». Le leimotiv reste bien la proximité vis-à-vis des ressortissants, rappelle Philippe Guérin, directeur de l'institution.

JME