Accès au contenu
Alimentation animale

Méteils : quels protéagineux introduire dans son mélange ?

Que l'on soit en bio ou en conventionnel, la culture des méteils permet d'améliorer son indépendance protéïque. Mais quels protéagineux implanter en complément du pois fourrager et de la vesce ?
Méteils : quels protéagineux introduire dans son mélange ?

Féverole, cameline, lupin ? Quels protéagineux introduire dans son méteil en complément du pois fourrager et de la vesce ? Tout dépend des objectifs et de la situation de l'exploitation. Souvent plebiscitée par les éleveurs, la féverole est intéressante pour sa valeur protéique et sa teneur en amidon. Sa graine contient en moyenne 35% d'amidon et 26% de protéine brute, mais les variations sont importantes selon les variétés. En bio, elle est également recommandée pour « sa contribution à la diversité des légumineuses dans les assolements ». Techniquement, ceux qui la cultivent apprécient sa propension à servir de tuteur au pois, notamment dans les méteils faiblement fournis en céréales. La féverole présente cependant deux limites sous nos latitudes : « Il faut la semer à 6-10 cm de profondeur pour la protéger des fortes gelées hivernales, et donc faire des semis en deux passage si on l'associe à des céréales/pois », préconise David Stéphany, conseiller polyculture-élevage à l'Adabio. Le technicien précise qu'il faut « privilégier absolument les terrains profonds à bonne réserve utile, car la féverole est très sensible aux coups de chaleur et de sécheresse au moment de la floraison ».

Quant au lupin, c'est le protégineux qui fournit le plus de protéines. Il est dont très intéressant en valeur nutritive. « Le gros problème, c'est l'agronomie », prévient David Stéphany. Le lupin redoute en effet les sols calcaires et tout autant les sols humides défavorables au développement des nodosités. Autres inconvénients : il est sensible au salissement, se récolte tardivement et ses rendements sont très fluctuants. Cela étant, des essais d'associations avec de l'avoine et de la caméline en mélange de printemps sont en cours. Apparemment ils sont encourageants.

 

Méteil : pour produire ses protéines

 

Une part de protéagineux variable à la récolte

Si les méteils offrent des rendements réguliers, la proportion des différentes espèces varie selon les conditions météo de l'année. Des essais conduits par l'Adabio dans l'Ain montrent que, sur les cinq dernières années, trois ont été favorables aux protéagineux (2010, 2013 et 2014) en raison d'hivers peu rigoureux et de printemps frais et humides. A l'inverse, les grands froids de février 2012 ont souvent été fatals aux pois… s'ils n'étaient pas recouverts par la neige. Côté valeur protéique, la part de protéagineux à la récolte influe directement sur la teneur en protéine des mélanges. Celle-ci se situe généralement autour de 15-16%, mais elle peut jouer le grand écart entre 11% et 20% selon les années.
 Source : Adabio