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Monique Limon trouve les agriculteurs « très en phase » avec l'esprit de la loi en préparation

En visite dans une exploitation laitière de Primarette, la députée de la 7e circonscription a pu confronter les attentes du terrain aux attendus de la loi en préparation à l'Assemblée nationale.
Monique Limon trouve les agriculteurs « très en phase » avec l'esprit de la loi en préparation

« Les élus disent qu'ils veulent rencontrer des agriculteurs, mais on n'en voit point, lâche Micheline Pourchère de l'Earl des Cyprès bleus, à Primarette. Cette année, à l'occasion des vœux du maire, nous avons invité Monique Limon à venir chez nous voir ce qu'il s'y passe. » La députée de la 7e circonscription a accepté. Vendredi dernier, les éleveurs ont donc reçu l'élue avec « une chaleur extraordinaire ». Après lui avoir fait visiter l'exploitation laitière (65 vaches de race montbéliarde, 340 000 litres livrés à Sodiaal), les Pourchère, rejoints par Angéline Apprieux, maire de Primarette, et Claude Faivre, producteur de céréales et adminsitrateur cantonal de la FDSEA, ont dressé un tableau sans fard de leur situation. « On lui a démontré qu'on n'arrive plus à vivre de notre produit, confie Micheline Pourchère. Quand elle a vu notre paie de lait de février, elle a très bien compris le problème : 34 centimes de coûts fixes et 32 centimes de prix de base. » L'exploitante à la retraite, qui a transmis l'exploitation à son fils Jean-Daniel, se désole de voir qu'il ne parvient pas à « vivre décemment de son métier. Ce n'est quand même pas logique... »

Message reçu

En charge de la préparation du projet de loi sur l'agriculture et l'alimentation, Monique Limon a fort bien perçu le message. La députée, qui participera jeudi au congrès de la FDSEA, sait bien que les agriculteurs « vivent loin de la loi en tant que telle », mais elle les a trouvés « très en phase avec le projet, la montée en gamme, la qualité, le bien-être animal ». Le témoignage de Claude Faivre l'a d'ailleurs confortée dans son approche. « Aujourd'hui, pour le lait comme pour les céréales, comment arriver à définir un prix ? » lui a demandé le producteur de céréales qui est pour sa part obligé de trouver des contrats spécifiques prenant en compte la qualité ou certaines variétés bien définies pour s'en tirer. Interrogé sur la question du glyphosate, le représentant syndical a également rappelé la position de la FNSEA : les agriculteurs ne sont pas contre l'interdiction, à condition de donner une alternative et d'accorder des délais raisonnables. Quant à la loi, il estime que « la démarche est bonne, mais il faudra ensuite la faire appliquer ».

Reçue dans une ambiance chaleureuse par la famille Pourchère, Monique Limon a pu confronter les mesures envisagées au niveau national à la réalité vécue par les agriculteurs de l'Isère.

Pour Monique Limon, cette plongée dans la réalité quotidienne des agriculteurs isérois est une manière efficace de « se recranter sur le terrain et d'écrire le moins de bêtises possible dans la loi. Les agriculteurs n'ont pas raison sur tout, mais ils apportent une couleur irremplaçable ». Lundi dernier, de retour à Paris, la députée avait du grain à moudre face à ses collègues de l'Assemblée nationale : « Quand on parle de montée en gamme ou de bio, ces rencontres me permettent de démontrer que le petit producteur de ma circonscription est déjà dans cette démarche et qu'il est parfaitement conscient des attentes des consommateurs. »

Marianne Boilève