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Economie

Négociations commerciales: des députés veulent compléter la loi Egalim

Négociations commerciales: des députés veulent compléter la loi Egalim

Les députés de la commission d'enquête sur les pratiques de la grande distribution ont présenté leur rapport à la presse le 25 septembre. Ils proposent notamment d'avancer le calendrier des négociations commerciales annuelles en fixant la date butoir au 15 décembre, au lieu du 1er mars actuellement. Les conditions générales de ventes devraient être envoyées au plus tard le 15 septembre. L'objectif est de se rapprocher du calendrier comptable des entreprises, justifie Grégory Besson-Moreau, rapporteur de la commission, balayant l'intérêt de faire coïncider cette date avec le Salon de l'agriculture. « Je pense qu'aujourd'hui nous sommes dans un tel niveau de conflit entre l'industrie et la grande distribution que même la pression du monde agricole n'y fait plus rien », analyse-t-il. Une position qui n'est pas partagée par la FNSEA, qui demande le maintien de la date. Le rapport propose également la création d'un « index de coûts industriel » basé sur les coûts des matières premières, de la main-d'œuvre, de l'énergie et de la RSE. Cela permettrait « d'adapter les prix en fonction de ses évolutions et de rémunérer les agriculteurs au juste prix », décrypte Grégory Besson-Moreau citant l'exemple actuel du porc. Son objectif est de « créer de la transparence » et « d'arrêter le jeu du poker menteur entre distributeurs et industriels ». Ces derniers, privés comme coopératifs, émettent des réserves. « Il ne faut pas que cela s'applique de manière coercitive et mécanique », s'alarme Dominique Chargé, président de Coop de France.

 

FNSEA, JA et Ania satisfaites, la FCD irritée

 

Même s'ils émettent des réserves sur certaines propositions (voir ci-avant), le syndicalisme majoritaire et l'industrie agroalimentaire ont salué la qualité et l'orientation du rapport sur les pratiques de la grande distribution, présenté le 25 septembre. Dans un communiqué commun, la FNSEA et les JA saluent un « travail précis et méthodique pour mettre en évidence les pratiques qui participent au déséquilibre des relations commerciales dans la chaîne d'approvisionnement alimentaire. » Dans la même veine, l'Ania souligne dans un communiqué « la profondeur et le sérieux du travail effectué ». Coop de France est sur une ligne similaire. A l'inverse, la FCD (distributeurs) dénonce un rapport « excessivement à charge contre un secteur en profonde transformation, et largement ignorant des réalités du commerce d'aujourd'hui ». Elle estime que les auteurs ignorent « tous les arguments avancés par les experts auditionnés n'allant pas dans leur sens ». Toutefois, la FCD promet d'étudier les propositions, mais nombre d'entre elles lui paraissent « excessivement complexes, souvent contre-productives et contraires aux règles européennes ».

 
source agrafil