Nouvelle carte des zones vulnérables : l'Isère en ligne de mire

La nouvelle est tombée comme un coup de massue. L'annonce en conseil des ministres, le 23 juillet, d'un élargissement des zones vulnérables aux nitrates à 3 800 nouvelles communes, a provoqué la surprise... et la colère des organisations agricoles. Dès le lendemain, une carte des zones concernées était présentée lors d'une réunion au ministère de l'Agriculture. La carte reprend les délimitations des zones vulnérables et les communes classées en 2012, et indique, en bleu, les communes proposées à l'ajout. En Isère, trois petites taches apparaissent, l'une dans le nord du département, et deux autres à la lisière des secteurs Bièvre-Valloire et Sud-Grésivaudan. Interrogée, la chambre d'agriculture ne disposait d'aucun élément précis en début de semaine. Du côté de la DDT, elle-même saisie par l'organisme consulaire, silence radio.
Pourquoi une telle annonce au beau milieu de l'été ? Pour éviter de nouvelles sanctions européennes. Condamnée pour désignation incomplète des zones vulnérables par la Cour de justice européenne en juin 2013, la France risque en effet une deuxième condamnation pour insuffisance des programmes d'action dans ces zones. Elle se devait donc de donner des gages à Bruxelles. Ségolène Royal a donc affiché haut et fort sa volonté de faire de la lutte contre les nitrates (et les pesticides...) une priorité. Ce qui a abouti à la « proposition de révision de la délimitation » parue la semaine dernière. La liste de communes visées sera soumise à consultation à la rentrée, pour décision d'ici fin 2014. Pour ne pas pénaliser les éleveurs, le ministère assure que ceux-ci « bénéficieront des aides maximales possibles, au regard des règles communautaires, pour les mises aux normes et la valorisation des effluents au travers de la méthanisation ».