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Exposition

Paysages du Dauphiné en série

Retour sur les pas de l'artiste, nouveau regard sur l'œuvre : l'opération Paysages-In-Situ voit en chaque Isérois un paysagiste des XIXe ou XXe siècles.
Paysages du Dauphiné en série

Où se trouvait l'artiste lorsqu'il a réalisé son œuvre ? C'est une idée originale que proposent les musées et bibliothèques de Grenoble, le laboratoire Pacte et de nombreux partenaires « pour rendre le paysage plus accessible en proposant des œuvres issues des collections locales », commente Laurence Huault-Nesme, conservatrice du musée Hébert à La Tronche. Les règles sont simples : le catalogue des œuvres est à télécharger sur le site Paysages in-situ. Une fois le paysage localisé, le participant pourra partir à la recherche de cet endroit, le photographier puis élaborer une proposition de dessin, de photo, peinture, montage etc.
L'opération a été lancée le 17 septembre dernier au musée de Grenoble et au musée Hébert. Elle se terminera le 2 novembre. Dans les très beaux salons du musée de La Tronche, on peut découvrir d'un côté les œuvres des maîtres et de l'autre les répliques, fidèles, inspirées, réinterprétées, chaque auteur laissant libre cours à sa fibre artistique. On est néanmoins ému par le travail réalisé par l'école maternelle Bajatière, à partir d'un tableau d'Auguste Félix représentant le Saint-Eynard vu du parc Hébert. Le massif de Belledonne vu depuis Corenc par Jules Flandrin, donne également matière a de nombreuses répliques, où la recherche créative le dispute au clin d'œil.

 

Les paysages originaux...                     ... et leurs répliques.

Paysagistes des XIXe et XXe siècles

Spécialiste du paysage et de Jean Achard, Laurence Huault-Nesme a procédé avec bonheur au choix des tableaux, avec pour objectif « de présenter un maximum d'artistes et de regards sur les paysages ». On retrouve ainsi la Vue prise à Saint-Egrève (1844) du peintre paysagiste dauphinois, que toute bucolique a déserté au XXIème siècle. L'initiative In-situ propose ainsi une belle rencontre avec les paysagistes classiques et leur Dauphiné du XIXe siècle : le Lac de l'Eychauda de l'Abbé Guétal, la Dent de Crolles de Claude Pollet, la vue de Grenoble de Jean Bidauld, la Cérémonie du 6 juillet 1848 d'Alexandre Debelle, ou le Chemin du petit séminaire d'Ernest Hareux. Puis on glisse dans le XXe siècle avec Le lac mort de Belledonne de Jules Flandrin, la montée Chalemont de Paul Jouvet, le Paysage de Lucien Mainssieux, Les quais de Grenoble de Louis Tagnard faisant écho aux Bords de l'Isère de Charles Bertier. Les gravures, lithographies et photos anciennes sont également les témoins de paysages tantôt préservés, comme c'est le cas en Chartreuse, tantôt transformés par l'emprise de l'urbanisme. « C'est un jeu qui permet de faire intervenir de nouvelles techniques et de faire participer de nouvelles générations », constate Laurence Huault-Nesme. Pas moins de 500 personnes ont participé à l'opération au musée Hébert durant le week-end des journées du patrimoine, le pari des musées, de faire venir un public toujours plus nombreux dans leurs salles et leurs jardins étant déjà largement gagné.

Paysages In-Situ, au musée de Grenoble et au musée Hébert, jusqu'au 2 novembre. Règlement et téléchargement sur : paysages-in-situ.net
Isabelle Doucet