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Pillage

Plus de 400 plants de noyers volés à Poliénas

Pensée dans les moindres détails et rondement menée, l'opération pourrait être le fait d'une bande organisée. Les producteurs de noix de la région sont sur le qui-vive.
Plus de 400 plants de noyers volés à Poliénas

« C'est la première fois que ça arrive. C'est un truc de fou ! » Didier Buisson n'en revient toujours pas. Dans la nuit du 27 au 28 avril, ce producteur de noix de Poliénas s'est fait voler 421 plants de noyers de variété Fernor, mis en terre quelques jours plus tôt.

 

Des 421 plants de Fernor mis en terre il y a quelques jours, il ne reste que quelques tiges oubliées sur place par les malfaiteurs (crédit photo : Brigitte Philibert).

 

« Ils ont fait un boulot impressionnant, déclare l'agriculteur. En quelques heures, ils ont ôté les protections que nous avait donné la Fédération de chasse, arraché les plants, les ont mis en tas, ficelés et ont remis les protections en place. Ils devaient être une dizaine pour faire tout ça. »

Indices

Didier Buisson s'est rendu compte du pillage samedi en se rendant sur sa parcelle. Passant au crible ses quatre hectares, il a relevé plusieurs indices, dont un opinel, et les a remis entre les mains de la gendarmerie auprès de laquelle il a porté plainte. Une enquête est en cours.

A Poliénas, les producteurs de noix sont désormais inquiets (crédit photo : Brigitte Philibert).

Bien qu'un paquet de quelques plants ait été oublié sur place, le nuciculteur et ses voisins soupçonnent un travail de professionnels. « Je pense que c'est une bande organisée qui a fait le coup, avance René Ruzzin, producteur lui aussi et responsable local de la FDSEA de l'Isère. S'ils ont remis les protections, c'est bien pour cacher leur méfait. De la route, ça ne se voyait même pas. »

En attendant les résultats de l'enquête, Didier Buisson et son fils ne cachent pas leur désarroi, voire leur colère. Ces quatre hectares de noyers représentent des heures de travail et plus de 8 000 euros de préjudice. Non couvert par l'assurance.

Producteurs en alerte

Alentour, la méfiance est désormais de mise. Plusieurs parcelles ont récemment été plantées, mais aucune n'a pour le moment été touchée. Curieusement, juste à côté de la parcelle des Buisson, un rang de franquette venait d'être planté, mais aucun arbre ne manque. 

 

Un voisin proche examine la parcelle des Buisson à la recherche d'indices (crédit photo : Brigitte Philibert).

 

« C'était ciblé sur la Fernor », commente René Ruzzin. Le réseau fonctionnant à plein, l'ensemble des producteurs de la région est désormais sur le qui-vive. « On n'est plus tranquille, maintenant, reconnaît Didier Buisson. Si ça se passe comme dans le Gard ou l'Hérault, où les pieds de vigne disparaissent par milliers, il y a du souci à se faire pour les années à venir. »

Marianne Boilève