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Commercialisation

Pont-de-Beauvoisin : lycée agricole cherche producteurs locaux

Le lycée du Guiers Val d'Ainan s'est doté d'un outil pédagogique hors norme : un magasin d'application qui ressemble comme deux gouttes d'eau à un magasin de producteurs. Reste à remplir les rayons de produits issus du territoire.
Pont-de-Beauvoisin : lycée agricole cherche producteurs locaux

Il est tout beau, tout neuf : il ne manque que les produits sur les rayons pour jouer à la marchande. Installé dans le nouveau bâtiment du lycée agricole privé du Guiers Val d'Ainan, à Pont-de-Beauvoisin, le futur magasin d'application des Bac pro ouvre des appétits chez les jeunes. « On va pouvoir se mettre en immersion : ça nous motive pour l'année prochaine », affirme Dorian Dusserre.

Exercice sur emballages

Comme ses collègues de seconde TCVA (technicien-conseil vente en alimentation), le jeune garçon ne cache pas son enthousiasme. Habitués aux exercices avec des emballages vides et des rayonnages installés au fond de la classe, les élèves sont ravis de se mettre en situation professionnelle dès la rentrée de septembre. « Ça sera comme si on était sur le terrain », anticipe Ahmed Founounou. Les enseignants ne sont pas moins impatients. « Nous menons une pédagogie de projet, explique Matthieu Jeunehomme, professeur et responsable de la section Conseil et vente. Avoir un vrai magasin, ça donne du sens à l'enseignement que nous délivrons. »

Fil rouge

Pour le moment, les rayonnages sont vides. Mais ça ne devrait pas durer, car le lycée s'est rapproché de TerraVal'D pour dénicher des producteurs locaux intéressés par la démarche. Le 22 juin dernier, une convention de partenariat a d'ailleurs été signée avec le comité de territoire, qui devrait permettre d'accélérer un peu les choses et de trouver des partenaires. « Dans notre formation, le fil rouge, ce sont les produits issus du territoire, explique Isabelle Hertleer, directrice adjointe du lycée. Comme les élèves viennent souvent de milieux urbains, ils ne connaissent pas forcément leur environnement rural. Tout au long de l'année, nous les emmenons visiter des productions fermières, des artisans et des industriels. Le magasin va permettre d'aller plus loin dans la démarche. »

Trouver des producteurs locaux

Lors de la signature de la convention, qui formalise une dizaine d'années de coopération avec le lycée, Didier Villard, le président de TerraVal'D, a salué un projet de magasin « adapté à une pratique nouvelle » et s'est engagé à accompagner la dynamique. « Maintenant, il faut qu'on le fasse marcher, ce bâtiment. On fera tout pour vous y aider », a-t-il assuré. Plus facile à dire qu'à faire. Car, mis à part ceux qui se lancent, les producteurs et artisans locaux ont déjà leurs propres circuits de distribution. Sur la trentaine de producteurs recensés, la plupart « sont à saturation en termes d'engagement, avertit Thomas Béhal, l'animateur de TerraVal'D. Ils ne viendront pas comme ça : il faut aller les chercher ».

Nouvelle forme de commercialisation

Ce sera la mission de TerraVal'D. « Depuis longtemps, nous parlions de cette nouvelle forme de commercialisation qui correspond aux attentes de certains producteurs et des consommateurs, indique Didier Carnelli, le directeur de l'établissement. Mais nous ne voulions pas mettre en place quelque chose qui fasse concurrence aux acteurs du territoire. Aujourd'hui, nous mettons à disposition un outil, qui va être géré par TerraVal'D. L'intérêt pour nous est de n'avoir qu'un seul interlocuteur. » A charge pour lui de trouver les fournisseurs.

Etude de marché

Pour commencer, Thomas Béhal conseille de faire réaliser une étude de marché par les élèves. « Ça permettra d'avoir des éléments chiffrés susceptibles d'intéresser les producteurs, quitte à ce qu'ils substituent un marché à un autre », précise-t-il. Avant d'ajouter : « Pour que ça marche, il faut que nous ayons une vision claire de ce que nous pouvons promettre au client. » Il va également falloir se montrer inventif en matière de commercialisation. La vente classique risque d'être compliquée en raison de la localisation, des jours et des horaires d'ouverture, mais les modes alternatifs et innovants pallieront sans doute les difficultés. « Nous allons être obligés de nous adapter, convient le directeur du lycée. Tout est à inventer. » Et ça aussi, ça motive les élèves.

Marianne Boilève

Contact

Les producteurs intéressés par la démarche peuvent contacter TerraVal'D par mail ou par téléphone : 04 74 83 99 62 ou 06 89 95 35 47.