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Démographie

Recensement : le nouveau millésime est arrivé

L'Insee a lancé le 19 janvier sa collecte de recensement 2017. Les habitants de plus de 900 communes de la nouvelle entité Auvergne-Rhône-Alpes vont se prêter au jeu des questions pour permettre aux élus de dessiner la région de demain.
Recensement : le nouveau millésime est arrivé

A Izeaux (Isère), la population va bientôt recevoir la visite d'un agent recenseur. Comme les habitants de 911 autres communes d'Auvergne-Rhône-Alpes cette année, ils devront répondre à une série de questions sur leur situation personnelle et professionnelle, leur type de logement, son confort, le mode de chauffage ou encore le nombre de voitures dont ils disposent. Une fois collectées, ces données, analysées par l'Insee, livreront un portrait extrêmement précis de chaque commune recensée.

Ajuster les politiques publiques

Rendue obligatoire par la loi, la participation au recensement est une manière de devenir acteur de son territoire. En effet, les réponses ne permettent pas seulement de déterminer la population officielle du pays, soit 65 906 986 habitants au 1er janvier 2017 (1). Leur premier intérêt est d'établir la contribution de l'Etat au budget des communes (plus une commune est peuplée, plus la dotation de l'Etat est importante) et de servir d'instrument de navigation aux élus. La connaissance précise de la répartition des populations sur le territoire permet en effet d'ajuster les politiques publiques et de décider des travaux et équipements à réaliser (création d'écoles ou de maisons de retraite, programme de rénovation des quartiers, construction de nouveaux logements, besoin en commerce, développement d'infrastructures ou de moyens de transport...).

La dernière enquête de l'Insee, dont les résultats sont tombés début janvier, a ainsi révélé que la nouvelle entité Auvergne-Rhône-Alpes, deuxième région la plus peuplée après l'Ile-de-France, est l'une des plus dynamiques de l'Hexagone, avec 7 820 966 habitants. En progression constante de 0,8% chaque année depuis 2009, la démographie régionale est tirée par deux moteurs : le solde naturel (nombre de naissances par rapport au nombre des décès) et le solde migratoire (nombre d'arrivées par rapport au nombre de départs), preuve que la région ne perd rien de son attractivité.

Profils différents

Les douze départements ne présentent pourtant pas tous les mêmes profils. Si la Haute-Savoie et l'Ain apparaissent comme les plus dynamiques, ils doivent cette évolution favorable  (respectivement +1,5% et +1,2% d'augmentation en moyenne entre 2009 et 2014) à une natalité robuste et surtout à l'arrivée de nouveaux habitants, attirés par la proximité de Genève. Dans le Rhône et en Isère, la donne est un peu différente : les deux départements se caractérisent par une population jeune et fertile, mais aussi par la présence d'importantes métropoles attractives (Lyon et Grenoble), les deux éléments conjugués tirant la croissance démographique vers le haut (respectivement + 1,1% et + 0,8%). Entre les deux, la Savoie et la Drôme jouent la carte des égalités parfaites entre excédent naturel et solde migratoire (+ 0,4 % pour les deux indicateurs en Savoie, + 0,3% dans la Drôme).

Le bilan se complique un peu en Ardèche et en Haute-Loire, deux départements vieillissants où la population ne progresse (respectivement +0,6 % et + 0,3%) que sous l'effet d'un solde migratoire positif. L'Allier quant à lui ne perd plus d'habitants, mais ce statu quo n'est dû qu'à la somme nulle des soldes naturel (- 0,3%) et migratoire (+0,3%). La situation reste en revanche préoccupante dans le Cantal, département où le nombre de décès est nettement supérieur à celui des naissances (solde naturel de -0,5 %), chiffre que ne parvient pas à rattrapper un timide solde migratoire de 0,2%.

Marianne Boilève

(1) Ces chiffres sont calculés à partir des enquêtes de recensement conduites entre 2012 et 2016.