S. Travert exige « un plan d'action de maîtrise sanitaire »
.jpg?fit=crop-center&p=w-sm,webp)
A la suite d'un rendez-vous avec Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis, le 16 janvier, le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a rappelé qu'« aucune réouverture ne pourra être envisagée tant qu'un plan d'action de maîtrise sanitaire ambitieux et rigoureux n'aura pas été validé par les services de l'État ».
Dans un communiqué de presse, le ministre explique qu'il « a rappelé » au PDG « l'obligation de disposer » de ce plan et cela d'autant plus que « la source de la contamination n'est toujours pas été identifiée formellement ».
Il a aussi demandé « la destruction de l'ensemble des produits retirés sur le sol français ainsi qu'à l'étranger, selon une procédure qui devra être validée par les services de l'Etat ».
La collecte chez les producteurs laitiers reste maintenue.
E. Besnier assure que les éleveurs « ne paieront pas la facture », selon les syndicats
Dans le cadre de l'affaire de contamination à la salmonelle, une délégation FNSEA, JA et FNPL a été reçue le 15 janvier par le PDG du groupe Emmanuel Besnier, qui aurait pris l'engagement que les éleveurs « ne paieront pas la facture de cette crise sanitaire et la collecte sera maintenue », rapporte les trois syndicats dans un communiqué le lendemain.
« Emmanuel Besnier nous a confirmé que la contamination aux salmonelles ne provient pas d'une exploitation agricole », a souligné Jérémy Decerle, président de JA, lors de ses voeux à la presse le 16 janvier.
Le patron de Lactalis aurait également assuré que « tout est mis en œuvre pour identifier les causes de la défaillance et y remédier dans les meilleurs délais », rapportent-ils.
Les syndicats estiment que cette rencontre est « un signe fort de la volonté du PDG de rompre avec la culture du secret ».
Jérémy Decerle a parlé d'un PDG qui « avoue sa faute ». Il note « un changement de comportement certain vis-à-vis de la société civile » de la part d'Emmanuel Besnier à la suite de cette affaire de contamination, avec une prise de parole dans la presse et « un échange courtois ».
« La filière laitière va redoubler de vigilance » selon T. Roquefeuil (Cniel)
« La filière laitière va redoubler de vigilance » après « cet accident », a déclaré Thierry Roquefeuil, président de la Maison du lait, à la sortie de la réunion des membres de la filière au ministère de l'Agriculture, le 16 janvier.
Plusieurs représentants de coopératives et d'industriels privés (Savencia, Danone, Sodiaal, Coop de France – métiers du lait, Nestlé, Bel, Fnil, etc ) ainsi que l'ensemble des syndicats de producteurs étaient présents à cette réunion (FNSEA, FNPL, Modef, Confédération paysanne, Jeunes agriculteurs, Coordination rurale), accompagnés des distributeurs (FCD).
« Il nous faut être encore plus performants, même si cela demandera des contraintes supplémentaires », a continué Thierry Roquefeuil, tout en expliquant qu'il fallait aussi « attendre les résultats de l'enquête dans l'usine de Craon ».
« C'est une piqûre de rappel pour améliorer encore la qualité », a-t-il souligné.
S. Travert annonce le renforcement du cadre juridique des autocontrôles
Stéphane Travert, à la suite de la réunion avec l'ensemble des membres de la filière laitière, le 16 janvier, a annoncé le renforcement du cadre juridique des autocontrôles effectués par les entreprises.
Ainsi ces dernières auront l'« obligation de transmettre au service de l'État les résultats des contrôles défavorables » tant sur les produits que sur l'environnement, tout comme les laboratoires d'analyses. Il a ajouté qu'une « assise légale » serait « donnée à la création de plateformes de surveillance, notamment pour les denrées alimentaires ».
Il a aussi annoncé la mise en place, dans les trois mois, d'« un plan de contrôle spécifique » concernant « la chaîne de production et les plans de maîtrise des risques des produits laitiers » infantiles.
L'Anses sera par la suite saisie pour vérification de ce plan. « Un retour d'expérience sera réalisé et demandé au Conseil national de l'alimentation », a précisé le ministre, affirmant également que « le volet sanitaire du plan de filière lait » devra être approfondi.
Ces mesures doivent permettre à la France de conserver sa réputation d'excellence dans la filière laitière et ne pas « entacher l'image de la filière toute entière, tant sur le territoire national » qu'« à l'étranger ».
Familles rurales se porte partie civile dans le procès contre Lactalis
L'association Familles rurales a annoncé qu'elle se portait partie civile aux côtés d'autres associations dans le cadre de la plainte contre Lactalis déposé fin décembre.
Cette annonce du 16 janvier, par voie de communiqué de presse, fait suite au Conseil national de la consommation du même jour, ouvert par Bruno Le Maire.
Dans cette affaire, Familles Rurales regrette « le silence du ministère de la Santé et le manque d'information à destination des familles ».
Elle demande donc une intervention d'Agnès Buzyn, ministre de la Santé pour rassurer ces familles, dénonçant « des milliers » d'enfants concernés par cette contamination aux salmonelles par des produits infantiles de Lactalis.
« Qu'il s'agisse d'un dysfonctionnement intentionnel ou de négligences, Familles Rurales ne peut comprendre que ces lots n'aient pas été immédiatement retirés, quitte à les réintroduire dans un second temps, s'agissant, rappelons-le, de produits "longue conservation" », a souligné l'association.