Accès au contenu
CHAMBRE CONSULAIRE

Sébastien Windsor réélu président de Chambres d’agriculture France

Lors de la session d’installation du 19 mars, Sébastien Windsor a été réélu, sans surprise, président de Chambres d’agriculture France, pour un mandat de six ans.

Sébastien Windsor réélu président de Chambres d’agriculture France

« Notre secteur agricole est au cœur d’une tempête. Il faut garder le cap du développement agricole et redonner des perspectives à nos agriculteurs », a déclaré Sébastien Windsor, tout juste réélu à la tête de Chambre d’agriculture France, avec 91 voix sur 102. Âgé de presque 55 ans, Sébastien Windsor est ingénieur diplômé de l’École des Mines de Nancy. Il exploite une ferme de polyculture-élevage près de Rouen (Seine-Maritime). À la suite des élections départementales de fin janvier, les instances nationales ont été largement renouvelées : la session de Chambres d’agriculture France compte 45 nouveaux présidents départementaux et 10 nouveaux présidents régionaux (sur un total de 101 membres). À la tête de 84 chambres départementales, la FNSEA et les JA restent ultra-majoritaires. La Coordination rurale (CR) dirige désormais 10 chambres, contre trois pour la Confédération paysanne et une pour le Modef. Trois chambres sont tenues par des listes asyndicales.

Aucune chambre régionale pour la CR

Sébastien Windsor était le seul à se présenter, la Coordination rurale n’ayant présenté aucun candidat, selon lui. Les dix élus départementaux CR ont participé à l’élection du président, mais ont quitté la salle pour celle du conseil d’administration, a-t-il rapporté en conférence de presse le 19 mars. Et de préciser qu’ils sont ensuite « revenus pour parler des sujets de fond l’après-midi », en deuxième partie de session. L’élu normand décrit une ambiance « sereine », hormis « quelques minutes de débat autour des élections dans les départements et les régions ». Car le processus électoral, qui a duré près de deux mois, a vu la poussée initiale de la Coordination rurale s’atténuer. Majoritaire dans le collège 1 (chefs d’exploitation) dans 14 départements, elle ne préside finalement la chambre d’agriculture que dans dix d’entre eux. La CR n’aura pas non plus réussi à se hisser à la tête d’une chambre régionale, malgré ses percées en Nouvelle-Aquitaine et en Centre-Val de Loire. C’est bien le candidat présenté par la liste FNSEA-JA, Bernard Layre qui a été élu le 14 mars président de la chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine. Il a récolté 39 bulletins, contre 26 pour son adversaire de la Coordination rurale Bertrand Venteau.

Un projet stratégique pour fin 2025

Scénario similaire en Centre-Val de Loire où Maxime Buizard-Blondeau de Jeune agriculteur (JA) a été élu président, à 32 ans – ce qui en fait le plus jeune président de chambre régionale. Benjamin de la session de Chambres d’agriculture France, il a été nommé au bureau et aura en charge le dossier de l’installation. En région Centre-Val de Loire, la CR était arrivée en tête du collège des exploitants dans trois départements sur six (Cher, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher), mais c’est la FNSEA qui a finalement emporté la présidence dans le Loir-et-Cher. Le réseau des chambres va maintenant se lancer dans l’élaboration de son projet stratégique pour la mandature, basé sur les remontées des départements. La priorité sera « d’accompagner les agriculteurs en commençant par écouter leurs demandes, puis en bâtissant un accompagnement sur-mesure », a expliqué Sébastien Windsor, qui souhaite s’appuyer sur la recherche et les filières. « Beaucoup de secteurs de notre agriculture sont dans une crise profonde », a-t-il souligné, citant notamment les éleveurs confrontés aux épizooties, la viticulture, les producteurs bio ou encore les zones intermédiaires. Ce chantier sera piloté par le secrétaire général Olivier Lebert (Sarthe), président de la chambre de région Pays de la Loire, avec l’objectif d’aboutir avant fin 2025. « Je souhaite que toutes les chambres participent à l’élaboration du projet stratégique », a précisé Sébastien Windsor. Comprendre : quelle que soit leur obédience syndicale.

Y.G