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Evenement

Un Berlioz de feu et de lumière à Pupetières

Le festival Berlioz, qui se déroule jusqu'au au 3 septembre, à La Côte-Saint-André et en Isère, aura pour thème " Berlioz à Londres au temps des expositions universelles". C'est le château de Pupetières à Châbons qui accueillera « La Grande soirée » du 26 août.
Un Berlioz de feu et de lumière à Pupetières

Le festival Berlioz aime s'installer dans des lieux somptueux qui siéent à la richesse de sa programmation. L'Isère n'est pas avare de ces sites à la majesté chargée d'histoire.

Après le théâtre antique de Vienne et le château de Sassenage, la « Grande soirée » de fête du festival se déroulera le 26 août dans le cadre unique du château de Pupetières, à Châbons, dans la vallée de la Bourbre.
« C'est un château peu connu. Il n'est ouvert au public que depuis 7 ans », explique son propriétaire Aymar de Virieu, qui se réjouit de ce choix du Conseil départemental de l'Isère.

Dans son écrin de verdure, Pupetières est érigé en effet à quelques encablures du bien plus reconnu château de Virieu, domaine de la branche aînée de la famille éponyme.
Le château de Pupetières, « c'est un décor avant tout », poursuit son propriétaire.

Le romantisme le dispute à l'élégante griffe laissée par l'architecte Viollet-le-Duc qui conduisit la reconstruction du château dans les années 1860, après que celui–ci eut subi les foudres de la Révolution française.

Le style néo-gothique, propre à l'architecte de renom, encense un ensemble harmonieux de 7 000m2 de bâti, dominé par sept tours.

Mais si Pupetières mérite avant tout le détour, c'est pour sa toiture de tuiles vernissées, qui confèrent à l'édifice bien plus que sa splendeur.

Folie

Aymar de Virieu a mis le parc et le château à disposition des organisateurs et attend la visite des festivaliers avec enthousiasme.

« C'est un public de mélomanes, des gens qui s'intéressent à la musique et à l'architecture, des gens qui aiment les belles choses », se réjouit-il.

Il a hâte de faire découvrir les décors intérieurs : tapisseries classées, boiseries, peintures, mobilier.

« On se doit de montrer quelque chose de bien. C'est l'image de notre pays, de notre département ! », s'exclame le propriétaire qui n'a de cesse d'engager des travaux chaque année pour conserver le cachet du château. « Lorsqu'on aime un lieu, on est content de le faire », déclare-t-il, tout en confessant que « c'est de la folie ! »

Piano Pleyel

Le Conseil départemental et la structure porteuse de l'événement, Aida, ne s'y sont pas trompés, qui ont prévu les choses en grand pour Pupetières.
La « Grande fête baroque au château néo-gothique » débutera dès 15 heures, le samedi 26 août.

« C'est une journée familiale », insiste Bruno Messina, le directeur du festival.

 

Bruno Messina, le directeur du festival Berlioz.

 

Dans ce haut lieu du romantisme célébré par Alphonse de Lamartine –ami de la famille- qui y a trouvé l'inspiration pour écrire Le Vallon : « (...) Là, deux ruisseaux cachés sous des ponts de verdure / Tracent en serpentant les contours du vallon ; / Ils mêlent un moment leur onde et leur murmure, (...) », c'est tout naturellement le Trio Le Journal romantique qui ouvrira le ban.

Il faudra aussi aller voir du côté des écuries pour un concert de musique électroacoustique, une pièce de Frédéric Khan, création mondiale et commande du festival.

Le château recèle bien des trésors, à l'image de ce piano Pleyel, qui sera bien sûr mis à disposition des musiciens. « Je l'avais fait accorder, mais les organisateurs sont venus aussi l'accorder deux fois », confie Aymar de Virieu, soucieux de faire plaisir à ses hôtes.

Musique et feu d'artifice

Déluge de cordes, de basses et de hautbois à partir de 21 heures pour l'acmé des festivités avec le Concert spirituel dirigé par Hervé Niquet pour un inédit feu d'artifice sur musique royale. Water music, Fireworks music et Te deum : Haendel et Charpentier ont été convoqués pour donner toute sa majesté à cette fastueuse représentation.
Entre deux concerts, les festivaliers pourront redécouvrir les métiers du XIXe siècle avec l'association Georges Antonin, s'amuser sur des jeux en bois pour petits et grands, confiés par la Maison des jeux de Grenoble, écouter des airs de cornemuse ou de musique irlandaise.

 

Le Concert spirituel. Photo Thierry Nava.


« Je suis sûr que ce sera une belle fête », prévient le propriétaire.

Avec cette manifestation, Pupetières affiche sa volonté de s'ouvrir encore plus au public, comme le château le fait en été, à l'occasion des Journées du patrimoine ou de la Journée des Plantes, qu'il organise désormais fin septembre depuis six ans.

 
Isabelle Doucet
Ici et ailleurs

Les belles soirées du Festival Berlioz

Jusqu'au au 3 septembre, le festival Berlioz prendra aussi la clé des champs pour rayonner en Isère au-delà de son port d'attache de la Côte-Saint-André.
La XXIIIe édition du Festival Berlioz à La Côte-Saint-André « et ailleurs en Isère* » réserve une fois de plus son lot de grandes rencontres symphoniques, de pépites philarmoniques et de découvertes... exotiques.
Le thème choisi cette année est intitulé Berlioz à Londres et au temps des expositions universelles. Il « décline musicalement une des aventures les plus exaltantes de la vie du génie romantique français : l'accueil londonien et les différents séjours réalisés dans cette ville où il marchait sur les pas de Mendelssohn, vers la reconnaissance et le succès qui lui faisaient tant défaut en France », indique Bruno Messina, le directeur du festival.
Il y a tant à écouter d'un Berlioz « So british ! » que la manifestation se déploie sur 17 jours.
Les temps forts seront nombreux comme La Grande fête baroque au château néo-gothique, à Pupetières, le samedi 26 août.
Pour coller au thème des expositions universelles, Bruno Messina, rappelle que Berlioz a été journaliste et critique de celle de 1851, « la première de l'histoire à Londres ». Il découvre la musique exotique avec laquelle il entretiendra un rapport « hilarant et pertinent ».
François-Xavier Roth. Photo François Sechet.

Le résultat est à découvrir le vendredi 25 août au château Louis XI à La Côte-Saint-André, lors du concert symphonique Désir et magie autour des pavillons exotiques, avec l'Orchestre les Siècles dirigé par François-Xavier Roth. « C'est un concert autour du fantasme occidental de l'Orient », confie le directeur du festival qui convie les figures tutélaires de l'exotisme au féminin du XIXe siècle : Shéhérazade de Ravel, La Captive de Berlioz ou Lakmé de Delibes.
Entre danse, théâtre et musique

A La Côte-Saint-André, la chapelle des Apprentis d'Auteuil accueillera le mardi 29 août la compagnie La Tempête, qui met en musique le chef-d'œuvre de Shakespeare en s'appuyant sur les plus grands compositeurs. « Ce jeune orchestre bouleverse les codes de la musique classique, assure Bruno Messina, ce qui donne un résultat étonnant entre la danse, le théâtre et la musique. »
La Tempête. Photo : François Le Guen

Le festival Berlioz ce sont aussi les retrouvailles avec Sir John Eliot Gardiner. Le maître berliozien dirigera La Damnation de Faust le 30 août au château Louis XI à La Côte-Saint-André. « Une soirée à ne pas rater, insiste le directeur. Cette Damnation bénéficie d'une distribution du plus haut niveau mondial. »
Le festival se clôturera le dimanche 3 septembre par « Le concert des enfants », sous la halle de La Côte-Saint-André où 300 enfants d'A travers chants, le dispositif de formation au chant choral dans les villages de l'Isère, présenteront tout un éventail de pièces d'inspiration british bien entendu.
Avec une programmation des plus riches, Bruno Messina rappelle « les exigences du festival : des propositions musicales plus didactiques dans l'approche de la musique populaire ».
ID
*Châbons, Saint-Antoine-L'Abbaye, Marnans, Saint-Hugues-de-Chartreuse, Izeaux, Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, Bressieux.

 

Voir le programme complet