Accès au contenu
Première fois

Un filament qui vaut de l'or

Le concours agricole général a introduit depuis deux ans le safran dans sa gamme de produits soumis au jugement. La safranière d'Anjou participe pour la première fois à la manifestation.
Un filament qui vaut de l'or

Confronter son produit aux autres, avoir un retour et des commentaires de la part de juges avisés : les attentes de Stéphanie Sablé quant au concours agricole général sont plurielles. Elle sait que son safran est de qualité, peut-être espère-t-elle secrètement une distinction, mais surtout elle souhaite connaître ses atouts et ses marges de progression. Elle a candidaté dans la catégorie premier choix et attend le verdict du 25 février parmi une vingtaine de concurrents. « Cela valorise un savoir-faire. C'est une façon de montrer aux professionnels avec lesquels je travaille que je peux faire encore mieux. Je ne participe pas seulement pour moi, cela valorise un territoire ».

La jeune femme s'est lancée en 2011 dans la production de safran à Anjou, en Isère Rhodanienne. Elle cultive une parcelle de 1 000 m2 où sont plantés 25 000 bulbes. « Nous sommes au-delà du bio, insiste-t-elle. Nous effectuons le désherbage manuellement, nous n'ajoutons ni engrais ni pesticide et le développement de la plante est entièrement lié aux éléments. Nous n'arrosons pas. Ce qui fait la richesse et la rareté du produit est précisément cette absence de maîtrise des éléments, le temps passé et la main-d'œuvre ».

Rouge sang

Stéphanie Sablé plante les bulbes de crocus sativus au mois de juillet. Ils commencent à sortir de terre en septembre et la fleur s'épanouit en octobre. « C'est uniquement le travail de l'homme qui permet à l'espèce de se reproduire », affirme-t-elle. A l'automne, les fleurs sont ramassées tous les matins dès leur éclosion. Leur pistil renferme les trois filaments rouge carmin qu'il faudra prélever aussitôt grâce à l'opération d'émondage. Le safran frais est alors séché à basse température dans un four durant une courte période. De ces opérations minutieuses dépend la qualité de l'épice. « Un bon safran revêt alors une couleur rouge sang », explique la productrice. Elle précise que le safran français est mondialement reconnu pour sa qualité, probablement une question de climat pour cette fleur qui pousse sans apport. Et pour Stéphanie Sablé, la reconnaissance qualitative et commerciale a été quasi immédiate, plébiscitée par les grandes tables de la région.

La production française de safran s'établit à environ 30 à 40 kg par an et se répartit entre quelque 300 producteurs. Il faut 150 à 200 fleurs pour produire un gramme, lequel permet de préparer environ 80 plats. Le prix au kg atteint les 30 000 euros, ce qui en fait le produit le plus cher de la table française.

Isabelle Doucet

 

Quatre jeunes pointeurs pour quatre races

Quatre jeunes du lycée agricole de La Côte-Saint-André participeront à la finale du concours de jugement d'animaux par les jeunes (CJAJ). Louis Frier (terminale STAV) sera candidat pour le meilleur pointeur de race montbéliarde, Théo Poulet, en terminale aussi, pour la race prim'holstein, Cédric Morel en BTS, pour la race limousine et Sarah Chancrin, en seconde, pour la race charolaise. « Il faut avoir un excellent coup d'œil pour distinguer les subtilités de pointage en présence de la crème des animaux », reconnaît Patrick Delizy, enseignant en zootechnie au lycée agricole, dans l'attente des résultats parisiens pour ses élèves.

En revanche, cette année, le lycée agricole de La Côte-Saint-André ne participera pas au Trophée national des lycées agricoles (TNLA) et ne montera pas non plus ses montbéliardes, se donnant ainsi une année pour se réorganiser.