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Fertilité

Un gène « gardien de la féminité »?

Des chercheurs de l'Inra viennent de mettre en évidence l'un des principaux gènes de la différenciation du sexe féminin. Ils font ainsi naître l'espoir de corriger certaines infertilités féminines.
Un gène « gardien de la féminité »?

Chez les mamifères, la formation de testicules ou d'ovaires chez le fœtus dépend de la présence ou de l'absence du gène «SRY», porté par le chromosome Y. Il existe pourtant des cas d'inversion sexuelle où des foetus, porteurs de deux chromosomes X, donc programmés pour être de sexe féminin, naissent finalement avec des attributs... masculins. Depuis plus d'une dizaine d'année, les chercheurs de l'unité «Biologie du développement et reproduction» de l'Inra, à Jouy-en-Josas, s'intéressent à ce phénomène. Et pour tenter de le comprendre, ils étudient les mutations responsables de l'apparition de «mâles XX» chez des espèces d'animaux domestiques, comme la chèvre. Ils ont ainsi mis en évidence « l'importance d'un gène (FOXL2) porté par un autosome» (chromosome non sexuel). Selon les chercheurs, FOXL2 serait « l'un des gènes majeurs de la différenciation du sexe féminin».

Pour démontrer son rôle dans la détermination sexuelle, les scientifiques l'ont supprimé dans des embryrons de chèvre. Résultat : le foetus de chèvre XX a développé des testicules en lieu et place des ovaires! Les scientifiques expliquent que FOXL2, «gène femelle par excellence, réprime les gènes mâles dès la formation de l'ovaire, mais aussi, à priori, tout au long du développement et jusqu'à l'âge adulte.» Il agirait donc comme un protecteur de l'ovaire.

Publiés dans la revue Current Biology le 30 janvier 2014, ces résultats devraient « contribuer à mieux comprendre certains cas d'infertilité chez les femelles d'animaux d'élevage et chez la femme », annonce l'Inra. Un modèle animal caprin est d'ailleurs en cours de production, pour permettre de développer des thérapies innovantes (génique ou cellulaire) dans l'espoir de corriger certaines infertilités féminines.