Un nouveau plan pour réduire les phyto

Zéro pointé. Le bilan du premier plan Ecophyto est un échec, annonce le rapport du député Dominique Potier sur la réduction de l'usage des pesticides remis le 23 décembre au Premier ministre : « Six ans après son démarrage fin 2008, le plan n'a pas eu les résultats espérés, puisque les indicateurs de suivi quantitatif global des usages ne montrent pas de tendance à la baisse », précise le rapport qui propose de nombreuses pistes d'amélioration pour un nouveau plan Écophyto.
L'une d'entre elles suggère d'agir davantage au niveau des producteurs. « Nous voulons les remettre au cœur du dispositif. Il s'agit de mieux les accompagner » dans la réduction des produits de traitement, a précisé Dominique Potier à Agra Presse. Le député de Meurthe-et-Moselle propose que la nouvelle version du plan Écophyto mobilise les outils des politiques publiques et agisse également auprès de l'aval : collecte et mise en marché, transformation, distribution et consommation. Sur le terrain, il recommande un renforcement du plan protéines, de l'agriculture biologique, d'expérimenter les certificats d'économie de phytosanitaires et de multiplier par dix le nombre d'agriculteurs accompagnés dans leur transition vers l'agro-écologie, pour le porter à 30 000.
Sept actions prioritaires
Réagissant à ces préconisations, la ministre de l'Ecologie a retenu sept actions prioritaires. Ségolène Royal souhaite notamment déterminer des « normes de qualité environnementales pour les trois substances les plus fréquentes dans l'eau », expérimenter « les certificats d'économie de phytosanitaires », « multiplier par 10 le nombre d'agriculteurs formés », « faire rayonner » les 3 000 fermes du réseau d'expérimentation Dephy, « développer l'agriculture bio », lancer « une campagne de surveillance des pesticides dans l'air » et, pour les jardins et espaces publics, interdire « la vente en libre service des produits interdits en 2022 ».
Conséquences économiques
De leur côté, les producteurs de céréales et d'oléoprotéagineux d'Orama craignent, dans un communiqué du 23 décembre, que la mise en place d'un nouveau plan Écophyto, annoncée par le Premier ministre, Manuel Valls, ne tienne pas compte « des conséquences économiques pour tout un secteur, pour l'emploi et même pour la santé publique ». Ils redoutent que le rapport du député Dominique Potier soit « prétexte à des contraintes anti-économiques pour les exploitations performantes ». Pour le président d'Orama, Philippe Pinta, « le gouvernement se prépare à adopter des mesures de répression aveugles, inefficaces, néfastes pour les agriculteurs, et qui équivalent à des charges supplémentaires ». Et de conclure que, pour Orama, l'important « n'est pas la diminution de l'utilisation mais la diminution de l'impact ».
Avec Agrafil
La pomme est le fruit qui subit le plus de traitements phytosanitaires
