Un salon où la concurrence compte
Beaucoup de produits, quelques vaches remarquables : l’Isère monte au salon pour gagner quelques breloques et faire la promotion de la diversité des productions agricole.

Photo : DR
C’est sans doute un record : près d’une centaine de produits de l’Isère participeront cette année au Concours général agricole. Les éleveurs seront aussi au rendez-vous, peu nombreux mais super motivés.
Quatre vaches et un taureau porteront les couleurs du Dauphiné. Sans oublier le staff Vercors avec ses sept villardes en présentation et deux chevaux du Vercors de Barraquand, dont un en concours.
Du côté des laitières, il faudra compter avec le retour de Rina du Gaec des Trois sapins à Porte-des-Bonnevaux. Déjà sélectionnée l’an passé, cette prim’hosltein en troisième lactation poursuit sa carrière au plus haut niveau.
La famille Goy ne présenta pas une vache mais trois à Paris, puisqu’il y aura aussi Loveuse, en sixième lactation et Raimbos, une vache en copropriété avec une exploitation de la Loire, en deuxième lactation.
Une performance pour un seul élevage. Cédric Goy ne tarit pas d’éloge quant à Rina qui non seulement est une belle vache, mais aussi une excellente laitière qui, en plus, donne un veau par an.
Quant à Loveuse, c’est enfin son grand rendez-vous, elle qui, en dépit de ses grandes qualités, n’avait jamais été en phase avec les concours. Elle totalise déjà 85 000 litres.
« Depuis 2018 et excepté en 2023, nous avons toujours eu des vaches sélectionnées. Déjà en avoir une, c’est bien mais deux sur un troupeau de 50 vaches et alors qu’il n’y a que six sélectionnées dans la région, c’est exceptionnel », mentionne Cédric Goy.
Cédric Goy et Rina lors du Salon 2024 c ID TD
Les deux bêtes seront facilement reconnaissables à leur robe blanche. Le concours prim’hosltein, qui compte le plus gros effectif du CGA avec 115 vaches, aura lieu le 24 février.
Une abondance et un blond
Mais le 26 février, il faudra encore être attentif du côté du Grand ring car c’est au tour d’Hôtesse, une abondance du Gaec de Gentianes à Saint-Andéol, de défendre les couleurs de l’Isère.
« Née en 2012, en 8e lactation, c’est la plus âgée du troupeau », déclare Laurier Poidevin, associée du Gaec. Le concours abondance n’accorde que 18 places alors que 70 vaches étaient candidates.
« Hôtesse correspond bien aux critères de la race abondance. Nous savions qu’elle pouvait répondre aux attentes », confie son éleveuse. La vache rejoindra le rassemblement des tarines et abondance à La Motte-Servolex ce 21 février pour faire transport commun jusqu’à Paris.
Ce n’est pas une première pour le Gaec des Gentianes qui a régulièrement présenté des bêtes à Paris, notamment en 2023.
Dans le Vercors toujours, la ferme des Colibris, à Méaudre, monte à Paris avec à la fois des produits et un impressionnant taureau de race blonde d’Aquitaine, Stewball. En copropriété avec le Gaec Debeaupuis en Côte-d’Or, la bête vient juste d’avoir 4 ans.
Stewball sera le seul représentant de sa race de la section Sud-Est. Le concours se déroulera le 27 février.
« C’est un taureau qui représente à 100 % la blondeur, tant dans son volume que son squelette ou son poids. C’est un taureau comme on a rarement vu », assure Dylan Rochas, son éleveur. Il faut dire que Stewball, en quatre sorties, a raflé quatre podiums.
« C’est un animal qui travaille », tient à préciser son copropriétaire. Sur la ferme, l’animal a déjà donné près de 120 veaux en insémination naturelle. Le taureau ne passera que quelques jours à Paris, le temps du concours.
« Depuis sa naissance il est irréprochable dans son comportement, toujours très calme, une vraie patte », reprend l’éleveur.
Depuis quelques années, le Gaec des Colibris recommence à présenter des animaux au concours général. « Nous mettons un point d’honneur à la qualité de la gestion de nos taureaux. Ils sont l’avenir de la ferme », insiste Dylan Rochas.
Il apprécie Paris en tant que « belle vitrine de l’élevage français » où il est « intéressant de voir ce qui se passe ». « Le concours nous a permis d’apprendre beaucoup de choses sur la façon d’élever en blonde d’Aquitaine, poursuit-il. Chacun amène ses idées et nous n’en serions pas là dans notre élevage si nous n’avions pas fait de concours, tant au niveau technique que dans la conduite du troupeau, son alimentation et la recherche de performance. Rappelons que nous sommes une ferme en agriculture biologique, à 1 000 m d’altitude avec des aliments produits à la ferme et ça marche bien. Il faut aller voir ce qui se passe ailleurs et apprendre. »
L'avis des jurés
La ferme, qui transforme ses produits et les vend en direct, a également décidé de présenter au CGA ses rillettes et son saucisson de porc. Les deux produits ont déjà été primés aux Fermiers d’or du Sommet de l’élevage. «
Pour nous, la suite logique était d’aller à Paris. C’est intéressant car il y a de la concurrence sur ces produits », explique le producteur. Les retours des jurés des précédents concours font état d’une « rillette peu grasse, fine en bouche, qui rappelle celle mangée dans l’enfance ».
« C’est un compliment à prendre en compte, c’est le goût que recherchent les producteurs fermiers », assure Dylan Rochas. Au Gaec des Colibris, qualité rime avec régularité et la vente directe permet d’avoir le retour des clients instantanément.
De l'œuf à l'assiette
La pisciculture Charles Murgat, à Beaufort, signe aussi son retour au Concours général agricole avec une truite fumée. « C’est la première année que nous la produisons », déclare Roman Murgat.
Auparavant, la fumaison des truites de la pisciculture était effectuée à façon. Mais depuis les dirigeants ont investi dans un atelier dédié avec un fumoir traditionnel au bois de hêtre.
« Le CGA permet d’obtenir un avis indépendant sur nos produits », reprend Roman Murgat. Le pisciculteur tient surtout à ce que lorsque sa clientèle achète un produit Charles Murgat, celui-ci ait été fait « de l’œuf à l’assiette » en pisciculture.
Cette truite fumée, produite de A à Z, a fait son entrée depuis l’été en vente aux particuliers et le mois de novembre en restauration.
La truite fumée d ela pisculture Charles Murgat c RM
Son packaging est reconnaissable car « c’est la première truite emballée sans plastique, souligne Roman Murgat. Il s’agit d’un emballage 100 % en cellulose, de sorte que l’on ne voit pas le produit à l’achat. C’est un gros effort que nous faisons de produire un emballage biosourcé et recyclable. »
Là aussi, la concurrence sera rude en matière de truite fumée au CGA, mais le retour du jury compte.
De plus, Roman Murgat sera présent au SIA « pour donner un coup de main au syndicat des pisciculteurs car nous allons présenter la marque France. C’est la première fois que des poissons porteront un logo France comme pour la viande », explique-t-il.
Enfin, à noter cette année, le record absolu de représentation en huile de noix. Pas moins de neuf exploitations iséroises présentent leurs extractions espérant faire une razzia sur les médailles.
Isabelle Doucet
Les villardes répondent toujours présentes

Photo : PG
Sept villardes et deux veaux feront le déplacement au Salon de l’agriculture. Comme depuis 14 ans, le Vercors s’expose au SIA, emmené par le Parc naturel régional, et prend place dans le pavillon 1.
Le stand est situé dans l’espace des races de massif et fait la promotion de sa vache villard-de-lans, de son cheval du Vercors de Barraquand et de son fromage, le bleu du Vercors-Sassenage.
Deux vaches seront placées à côté du stand et les cinq autres prendront place dans l’allée prestige. L’année 2025 marquera aussi le retour des Graines d’éleveurs, ces enfants d’agriculteurs ou passionnés d’agriculture, âgés de 7 à 19 ans, engagés dans la préservation et la réhabilitation du patrimoine vivant du Vercors et notamment de la villarde. Entre parents et enfant, c’est une délégation d’une quarantaine de personnes qui fera le déplacement à Paris.
Des liens étroits
Quant à l’association Villarde d’avenir, créée en 2023, elle réunit une quarantaine de membres, agriculteurs, salariés d’exploitations agricoles, filles et fils d’éleveurs, qui œuvrent à valoriser la villarde.
Les éleveurs de l'association Villarde d'avenir lors du Salon 2024 c ID TD
24 d’entre eux seront à Paris pour s’occuper des bêtes pendant douze jours. « C’est une fierté de présenter notre territoire et notre fromage, nos vaches et notre cheval avec lequel les liens sont de plus en plus étroits », déclare Pauline Guillot, qui vient de reprendre la ferme familiale de la Grand’mèche à Lans-en-Vercors.
Elle monte au salon avec sa propre vache, Nougatine, une villarde de sept ans en 4e lactation qui a fait grande championne lors du dernier concours d’élevage. « Elle représente bien la race, notamment par sa carrure et la couleur de sa robe », note l’éleveuse.
Les villardes rejoindront les tarines et les abondances au grand rassemblement de La Motte-Servolex, ce 21 février et repartiront en fin de salon. « C’est du travail de monter les bêtes avec du dressage en amont, souligne Pauline Guillot, mais c’est aussi une fierté et un bon moment que nous passons ensemble. »
Elle signale que deux nouveaux éleveurs, Aymeric Arnaud, de la ferme des Domarières à Saint-Julien-en-Vercors (26), et Bruno Faure, à Villard-de-Lans, participeront pour la première fois au salon de l’agriculture.
ID
Programme des animaux en concours et en présentation

Photo : ID TD
Concours de race bovine sur le Grand ring, Pavillon 1 :
Concours race prim'holstein, lundi 24 février 2025 11h00 - 18h00
Concours race abondance, mercredi 26 février 2025 10h30 - 12h30
Concours race blonde d'Aquitaine, jeudi 27 février 2025 15h00 - 18h00
Présentation de la villarde :
La villarde et le cheval du Vercors de Barraquand sur le Grand ring : mardi 25 février de 13h30 à 14h
La villarde sur le ring de présentation : samedi 22 février à 13 h 00 ; dimanche 23 à 12 h 30 ; lundi 24 février à 9 h 30 ; mardi 25 février à 16 h 00 ; jeudi 27 février à 13 h 30 en présence des Graines d’éleveurs du Vercors ; vendredi 28 février à 12 h 30 et le samedi 1 er mars à 10 h 00.
Cheval du Vercors de Barraquand :
Présentation de la race sur le ring équins : samedi 22 février à 11 h 40 ; dimanche 23 février à 18 h 10 ; mardi 25 février à 15 h 00.
Concours général agricole, Trophée national des chevaux et poneys de races reconnues : samedi 22 : présentation de la race à 11 h 40 ; dimanche 23 : épreuve marathon à 11 h 10 ; présentation de la race à 18 h 10 ; lundi 24 : épreuve de travail en main à 14 h 20 ; mardi 25 : présentation de la race à 15 h 00 ; mercredi 26 : épreuve de maniabilité attelée à 17 h 3
La journée Isère aura lieu sur le stand de la région Auvergne-Rhône-Alpes, le 26 février.