Un vrai potentiel viticole

Bien que départemental, il reste confidentiel. Le concours départemental des vins de l'Isère n'a réuni qu'une vingtaine de producteurs pour l'édition 2014 tenue comme d'habitude au clos des capucins, à Meylan, et une cinquantaine d'échantillons. Mais même s'il reste modeste en volume, ce concours ne veut pas galvauder les médailles qu'il octroie. Alors les jurys se sont montrés sévères. Sur quatre jurys, un n'a décerné qu'une médaille,tandis qu'un autre n'a pas récompensé les échantillons blanc et rosé qu'il avait à départager. Les rouges s'en sont mieux tirés.

Le mérite n'en est que plus grand pour ceux qui ont reçu une distinction. Dans les habitués, on retrouve le domaine Bayarden IGP Isère blanc avec sa cuvée de malvoisie 2013 et Thomas Finot , qui a encore récolté trois médailles cette année (il en avait eu cinq en 2013). Mais on remarquera surtout Stéphanie Loup qui ramène chez elle trois récompenses également, année où elle fête ses dix ans d'installation. « Certains vins sont travaillés en vue de satisfaire, un marché, une demande, commentera-t-elle sobrement. D'autres, le viticulteur se fait plaisir, le tout avec une matière de base changeante chaque année. »

Ce concours organisé désormais depuis trois ans au niveau départemental par la chambre d'agriculture de l'Isère, le syndicat des vins de l'Isère, le salon Le Millésime, la Laiterie Bayard et le Vin des Alpes, réunit côte-à-côte, des amateurs éclairés, des sommeliers, des cavistes des viticulteurs et des oenologues. Une palette de palais suffisamment variée pour avoir un choix équilibré. Cette année, les millésimes portaient sur les récoltes 2011, 2012 et 2013. Les deux dernières étaient plutôt difficiles à travailler en raison des conditions climatiques connues. Mais une sommelière s'est montrée également sévère parce que les maisons ont trop recours au goût boisé. « Cela standardise le produit, efface les personnalités voire cache des défauts. » Bref, l'exagération en la matière est plutôt un mauvais signe envoyé aux professionnels ou aux consommateurs. Mais cette même sommelière prédit également une explosion de la demande en IGP Isère dans les années à venir. « On a assisté à la montée en puissance des vins du sud ouest ces dix dernières années, alors qu'ils étaient coincés entre les bordeaux et les cahors. La profession dans la région s'est considérablement rajeunie, professionnalisée et en veut. Les meilleures années sont devant nous !»

Jean-Marc Emprin

Les lauréats 2014 et 2013

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