Une Fabrique d'utopie dans les Vals du Dauphiné
La Fabrique des petites utopies s'installe. Invitée en résidence dans les Vals du Dauphiné, la compagnie de théâtre forain de Bruno Thircuir entame son tour de piste par une grande soirée festive mercredi 28 mai à Saint-Victor-de-Cessieu. Au programme : présentation du projet de résidence et aperçu du travail de la compagnie avec la présentation de Niama Niama, une fantaisie poétique librement inspirée de contes du monde entier, qui raconte la naissance de la Terre, enfant du soleil et de la Lune, et la conception du premier arbre... Beau, joyeux, tragique, féérique, ce spectacle s'adresse à tous, y compris à ceux que le théâtre indiffère. Sa présentation mercredi est destinée à mettre en appétit les publics des Vals du Dauphiné. Car la compagnie, retenue par le syndicat mixte des Vals du Dauphiné dans le cadre d'un projet de résidence au long court (trois ans), compte tisser des complicités avec les habitants du territoire.
Un peu comme la troupe de Molière en son temps, la Fabrique des petites utopies a pour habitude de vagabonder. Au croisement de différents arts de la scène (théâtre, cirque, musique, arts de rue, théâtre d'objets...), elle travaille à désacraliser le monde du spectacle et engage partout une relation singulière avec les publics : « Lorsque nous montons notre camion-théâtre ou notre chapiteau pour jouer ou fabriquer un temps fort, notre équipe s'installe et vit réellement dans le lieu d'accueil, explique Bruno Thircuir, le directeur-fondateur de la Fabrique. Nous nous intégrons à la vie des habitants pour de longues périodes, en proposant des ateliers ou des temps festifs qui permettent la rencontre, mois après mois. » Visibles et facilement identifiables, les roulottes et les structures mobiles de la compagnie occupent l'espace de manière insolite, ce qui n'est pas sans aiguiser la curiosité des habitants des villages, en Isère comme en Afrique, où la troupe tourne beaucoup. C'est un technique d'approche. A partir de là, des échanges informels se tissent avec les passants qui, peu à peu, découvrent que le théâtre n'est pas forcément ennuyeux ou inaccessible. Et qu'il peut être aussi construit pour eux. La Fabrique des petites utopies porte bien nom.
