Une nouvelle génération d'Isérois fait salon

« Nous présentons des animaux à Paris depuis 2008 et nous n'avons pas raté une édition. C'est le résultat d'un travail de sélection engagé depuis des années par mon père et mon grand père. » Avec Hirondelle, une vache de race montbéliarde en deuxième lactation, Guillaume Noël-Baron a passé le dernier tri de sélection et obtenu son sésame pour le Concours général agricole (CGA).
Ils ne seront pas nombreux, les éleveurs isérois cette année. Julien Gentil, du Gaec de Sarapin, présentera Ecriture, une montbéliarde en 4ème lactation. En prim'hostein, seule Filadelphy, du Gaec de Flévin fera le déplacement, sans oublier Banette, une tarine de l'Earl de la Petite forêt. Toutes ces bêtes se sont déjà largement distinguées dans les concours départementaux et régionaux.
L'Hirondelle et le printemps
Mais la crise est passée par là, c'est sans doute la raison pour laquelle peu d'éleveurs se sont inscrits au concours. Question de budget. Pour autant, Guillaume Noël-Baron, qui assure la logistique des bêtes depuis les exploitations jusqu'à Paris, en passant par le grand regroupement régional, le 25 février à Confrançon dans l'Ain, se réjouit de faire le déplacement. « Faudrait pas y aller, mais ça change les idées et on se sort de la morosité », explique le jeune homme. Qui sait, Hirondelle fera peut-être le printemps. « C'est une vache qui a de grosses qualités de mamelle. Elle n'est pas grande, mais elle produit beaucoup de lait ».
Ecriture n'est pas là non plus par hasard. Cette vache de 2009 en est à sa 4ème lactation. Elle a déjà fait de beaux podiums, mais ses propriétaires montent pour la première fois à Paris. « On cherche des bêtes faciles à travailler, avec une rentabilité économique », résume Julien Gentil, un des quatre associés du Gaec de Sarapin. Cette grosse ferme compte un troupeau de 150 vaches laitières piloté au plus juste. « On a pas droit à l'erreur », explique l'éleveur qui réalise son rêve parisien. « Il n'y a que 40 montbéliardes sélectionnées pour le salon », rappelle-t-il. Rendez-vous sur le Grand ring, Hall 1.
Graines d'éleveurs
Du côté des villardes, en revanche, c'est en habituées que l'on aborde le salon de l'agriculture. Bien qu'il y aura du renouvellement dans la délégation, Taïga, la mascotte, cédant la place à deux de ses filles, Edelweiss et Himalaya, qui seront accompagnées de France, Balzane et Faisane. Le Parc naturel régional du Vercors se mobilise toujours très fortement autour de ses filières agricoles et touristiques. Il occupera cette fois-ci encore un stand de 40m2 dans le prestigieux pavillon 1.
Une vache, un terroir, un produit : le plateau sait se mettre en valeur. Et ça marche. Les médias nationaux adorent parler de là-haut, et le buzz attire la clientèle. « Nous devons faire preuve d'imagination pour interpeler tous les ans, tout en restant en phase avec la réalité », souligne Jean-Luc Langlois, chargé de mission agriculture au PNR.
Les ambassadeurs du parc seront cette année treize graines d'éleveurs, âgés de 6 à 15 ans et issus de neuf fermes du Vercors. Baignés depuis toujours dans cette aventure collective ils auront pour mission de donner le change sur le ring le 27 février.
« Notre fille, Inès, monte avec le Siver*. Elle est ravie », indique Marion Rochas de la ferme du Pic Saint-Michel à Lans-en-Vercors. Une histoire de famille car la chèverie concourt par ailleurs au CGA avec une bûche cendrée. C'est aussi une première pour cette exploitation caprine créée il y a cinq ans. « C'est notre produit phare, qui rencontre beaucoup de succès en local, explique l'exploitante. Nous souhaitons savoir comment notre travail est apprécié d'un jury de spécialistes. Nous ne visons pas de récompense. Au-delà du prix, l'intérêt du CGA c'est la fiche critique ». Marion Rochas croise les doigts pour que la bûche soit arrivée à bon port, le fromage qui doit être dégusté le 29 février, étant parti par La poste.
Spécial Fred
C'est aussi une première participation pour le miel d'Yvan Bresson, apiculteur dans la vallée du Grésivaudan. L'idée lui trottait dans la tête depuis quelques temps, avec l'envie de « voir comment le concours fonctionne. Je ne monterai pas à Paris car la saison semble démarrer tôt pour les abeilles. Je ne sais pas si je vais remporter un prix, bien que cela présenterait un intérêt commercial. » Ce qui l'intéresse lui aussi, c'est de savoir comment sera jugé son miel. Il concourt dans la catégorie miel de montagne. Son miel toutes fleurs de Belledonne se caractérise par la prédominance du tilleul qui lui donne un parfum caractéristique. « Mais il y aura beaucoup de concurrents », reconnaît l'apiculteur, qui voudrait pourtant donner un peu de notoriété à la marque Belledonne.
« Il y a cette année la création d'une catégorie charcuterie fermière », souligne Arnaud Fréchat, de la ferme du Rival à Sardieu. C'est la raison pour laquelle l'exploitation porcine, qui élève des culs-noirs en plein air, fait son retour sur le salon. « C'est la première fois avec autant de produits », reprend l'exploitant qui présentera un saucisson sec, un pâté de campagne une mousse de foie de porc et surtout un fromage de tête. « La recette a été élaborée avec notre salarié, Fred, à qui nous le dédicaçons ! ». Tous ces producteurs partagent la même envie de présenter de bons produits et d'obtenir une reconnaissance de leur savoir-faire.
Pour trouver des Isérois au salon, il faudra surtout se rendre dans le Hall des régions, dans l'espace Auvergne-Rhône-Alpes, qui sera dédié à l'Isère les 28 et 29 février. Au programme : 48 heures de dégustation et d'animations autour des produits bleu-blanc-blond, avec le cassage et la pressée d'huile de noix, la vercouline, le saint-marcellin et les vins de l'Isère.
D'autres Isérois seront à dénicher au cœur du salon, à l'instar de Mathieu Laupin, qui porte un projet fermier à Villeneuve-de-Marc, avec l'aide de Terre de Lien. Il présentera le mouvement, son expérience et ses produits dans le Hall 4.
*Siver : Syndicat interprofessionnel du bleu du Vercors-Sassenage.
Isabelle Doucet
Boucher à GrenobleUne côte de bœuf à maturité
La côte de bœuf est partie. Elle a même été dégustée, marquant le début des festivités du Concours général agricole. Le boucher Franck Ribaud, à la tête d'une des plus anciennes boucheries grenobloises, Au bœuf charolais, sur le cours Jean Jaures tente le Concours général agricole pour la première fois cette année. Déjà, l'an passé, il aurait bien aimé présenter un murçon, spécialité bien régionale, mais avait renoncé. « C'est notre fournisseur qui nous a proposé de présenter une côte de bœuf, car tout le monde ne la pousse pas à maturité comme nous le faisons », confie Franck Ribaud.Le boucher fait partie du cercle très fermé des artisans qui proposent du bœuf AOC de Charolle. Il travaille avec un abatteur de Saône-et-Loire depuis quatre ans, les établissements Charollais Viandes, à Paray-le-Monial, qui sont associés à un groupement d'éleveurs et ne fournissent que de la viande sous label de qualité.

Les génisses sont abattues à l'âge de trois ou quatre ans. Le poids des carcasses s'établit entre 500 et 600 kg. Entre l'abattoir et chez le boucher, la viande reste entre deux semaines et demi et quatre semaines en frigo. « C'est une viande de très belle qualité. Les bêtes sont élevées au prè, il n'y a pas d'ensilage, elles n'ont pas de stress. C'est le résultat de toute une chaîne de compétences », explique le boucher. A l'arrivée, c'est une viande qui ne s'acidifie pas, qui n'est pas spécialement grasse, mais appréciée pour sa jutosité et sa tendreté. Dans la boucherie, trônent de nombreuses plaques de bêtes à concours. « De moins en moins de bouchers le font », poursuit Franck Ribaud, véritablement amoureux de son métier.ID
Ils participent au Concours général agricole
Bovins concours :Race montbéliarde : EARL de Ternan (Gillonnay), et Gaec de Sarapin (Panissage)
Race prim'holstein : Gaec de Flévin (Champier)
Race tarentaise : EARL de la Petite Forêt (Artas)
Bovins présentation :
Race hérens : Idelon Bernard (Izeron)
Race villard-de-lans : Lionel Gaillard (Méaudre), Laurence Gaillard (Corrençon) et le Gaec des Verts Sapins (Autrans)
Ovins concours :
Race charollais : La Ferme Antonine (Saint-Antoine-l'Abbaye).
Produits artisanaux :
Produits laitiers : l'Etoile du Vercors (Saint-Just-de-Claix) et la Fromagerie du Dauphiné (Têche)
Liqueurs : Bigallet (Virieu), Cherry Rocher (Bourgoin-Jallieu) et la Distillerie de Pied Menu (Beaurepaire)
Viande : Boucherie au Bœuf Charolais (Grenoble)
Produits fermiers :
Miel : Yann Bresson (Lancey)
Huile de noix : Gaec de Riquetière (L'Albenc)
IGP Vins de l'Isère : EARL Noël Martin (Saint-Chef), Domaine Meunier (Sermerieu) et Chevalier Bayard (Pontcharra)
AOP vins de Savoie : René Julien, Marc Portaz (Chapareillan) et Chevalier Bayard
Produits laitiers : Gaec des Essarts (Plan) : faisselles, saint-marcellin et saint-félicien ; Gaec Normand (Villard-Saint-Christophe) : tomme du Grand Serre ; Gaec Ferme du Pic St Michel (Villard-de-Lans) : bûche cendrée,
Charcuterie: Ferme du Rival (Sardieu)
Les entreprises d'Auvergne Rhône–Alpes
au Salon International de l'agriculture
Hall 3
√ Chambre d'agriculture de l'Ain : stand G 092
√ Comité départemental de promotion des produits de l'Allier : stand H 084
√ Baron d'Escalin Vignobles (Drôme) : stand G 077
√ Brasserie Blondel (Allier) : stand J 087
√ Cantal destination : stand H 106
√ Cépenades (Haute-Loire) : stand G 065
√ Chaudron d'or (Drôme) : stand H 090
√ Domaine Mazurd (Drôme) : stand F 074
√ Fermiers d'Or (Haute-Loire & Cantal) : stand E 070
√ Promotion et Tourisme de Haute-Loire : stand G 067
√ Lentille verte du Puy : stand G 069
√ Maison Cathelat (Cantal) : stand H 075
√ Nougat de Montsegur (Drôme) : stand G 106
√ Pagès (Haute-Loire) : stand F 070
√ Picodon, Rigotte de Condrieu et Chevrotin : stand F 078
√ Chambre d'Agriculture du Rhône : stand G 074
√ Saint-nectaire AOP : stand D 070
√ Office de Tourisme de Saint-Pourçain : stand H 084
√ Salaisons fermières Torrilhon (Haute-Loire) : stand F 068
√ Salaisons Henri Raffin (Savoie) : stand G 073
√ Salaisons Merle (Loire) : stand F 098
√ Salaisons Montserret (Rhône) : stand H 101
√ Savoie Mont blanc : stand F 092
√ Sicaba, l'excellence des viandes (Allier) : stand H 088
√ Vilem (Rhône) : stand G 102
√ Vignerons de Saint-Pourçain et Domaine Nebout : stand J 083
√ Vinsobraise (Drôme) : stand G 097