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Une question de priorité

Peut-être est-ce due à la crise ou peut-être pas mais les comportements des consommateurs évoluent. Les producteurs de cultures légumières l'ont remarqué.

Une question de priorité

Selon Michel Guillerme, président du syndicat des maraîchers de la ceinture verte, le problème se situe aussi au niveau de la consommation. « Nous avons des capacités de productions convenables, des qualités variétales intéressantes, du matériel adapté. Cela devrait fonctionner. Mais en ce moment les consommateurs ne sont pas au rendez-vous. Certains ont leurs propres produits dans leur jardin, d'autres sont partis en vacances. C'est aussi une question de priorité. Ils considèrent qu'un euro, c'est trop cher pour une salade. Mais rechignent-ils à payer 1,30 ou 1,40 euros un café dans une aire d'autoroute ? ». Ces comportements dépendent des lieux et des habitudes des consommateurs. Elisabeth Perrot, qui commercialise ses productions légumières à la ferme, voit bien les évolutions de consommation de sa clientèle. « On sent un pouvoir d'achat qui diminue. J'ai le même nombre de clients, mais les paniers diminuent. D'une part, les consommateurs font plus attention à ce qu'ils achètent et, d'autre part, certains achètent en plus grande quantité pour préparer des conserves pour l'hiver ».

I.B.

 

Sauvé par la serre

Jérôme Bouilloud, maraîcher au sein du Gaec « Les jardins de Saint-Quentin » à Saint-Quentin-sur-Isère, a fait le même constat que les autres producteurs de cultures légumières. « Nous avons bien remarqué trois semaines de retard pour l'ensemble des productions de plein champs. Par exemple, les oignons sont arrivés au 10 août, alors qu'habituellement, ils sont récoltés pour le 14 juillet. Les pommes de terre seront ramassées à la fin du mois, alors que normalement c'est une récolte de la première semaine aoutienne ». Mais grâce à sa serre chauffée, qui permet des plantations plus précoces, une partie de ses récoltes est arrivée à maturité bien avant. « Cela nous a permis de tirer notre épingle du jeu, puisque nous étions les seuls sur le marché ».
I.B.